[INTERVIEW] YN

Comment est né YN ?
* Yann (batterie) : On a créé une performance duo voix/batterie pour répondre à la demande d’un programmateur à Meaux. Beaucoup de retours positifs suite à notre live. Ce qui devait être un « one shot » s’est finalement poursuivi. On a eu un bon feeling et on a aimé bosser ensemble… YN est né ! 

Le nom YN est tout de même un nom qui interpelle, qu'est-ce que ça signifie ?
* N’Zaki (chant) : YN, sont les initiales de Yann et N'Zaki. Il est batteur, et moi « cracheur de feu ».  C’est aussi le symbole du Yottanewton, l’unité de mesure la plus haute dans l’échelle de la force. La force se calcule avec deux éléments mécaniques entrechoqués, qui se rassemblent pour produire un mouvement de masse… voilà ce que nous sommes.

Quelles sont vos principales influences ?
* Yann : N’Zaki a un background orienté hip-hop, et moi plutôt vers le blues et le rock. Des univers bien distincts et à la fois complémentaires au final. C’est vrai que notre structure est peu commune, surtout dans le registre rap. Et c’est ce qui rend notre proposition intéressante. 

Trois mots pour définir votre musique ?
* N'Zaki : Bleu, Fort, Organique.

YN, c’est une musique quasiment tribale avec cette voix et ce rythme. C’est une volonté de votre part de faire une musique directe et sans artifice ?
* N'Zaki : Absolument ! On donne du son brut, un coup de frappe, une énergie sauvage. Notre façon de créer est sincère. On ne se pose pas de questions. C’est spontané, ça vient des tripes, de là-bas du fond. Les textes et les rythmes sont des impulsions, la délivrance de cette force qui est en nous. Sur scène, on y va à fond, on lâche tout, on rentre dedans, on occupe l’espace. 

Est-ce que ce mélange seulement voix et percussions pourrait limiter les compositions du groupe un jour ?
* Yann : Non pas du tout, c’est le contraire justement. Avec une base simple, tous les champs des possibilités nous sont ouverts. On peut ajouter et retirer des instruments au grès de nos inspirations, en suivant nos envies. D’ailleurs, dans notre live actuel, il y a des samples de guitare, basse, etc… La preuve : on va même faire un featuring avec un accordéoniste à la demande d’un grand festival lillois.

Quels sont les thèmes principaux de vos textes ?
* N'Zaki : De racisme, de spiritualité, de résilience, d’amours contrariées, d’estime de soi. C’est le programme de l’autopsie de mes failles, de mes entrailles, de mes victoires aussi. Ce sont des textes « pluriversels » : des textes intimes qui sollicitent le partage, l’écoute et l’interprétation de chacun. 

Comment naît un titre de YN ?
* Yann : On se pose tous les deux dans notre studio, et on fait une jam entre nous. On balance des sons, on lance une idée, un rythme. Si ça nous plait pas, on change. Si on kiffe, on développe, on bosse dessus et on tourne autour. Ensuite, on l’envoie à Antony Morant, co-réalisateur de nos titres. Il pose son regard extérieur et pertinent. Il propose des arrangements, un habillage, une adaptation pour la scène… Puis on finalise ensemble. Ensuite, N’Zaki se met à la plume.

Vous êtes soutenus par la salle du Flow, comment se fait cet accompagnement ?
* Yann : Un accompagnement digne de ce nom. Une formation complète avec des intervenants aux horizons totalement différents (éditeurs, artistes, distributeurs, etc…). On a rencontré plusieurs pros, reçu des conseils avisés, des orientations à prendre, de nouvelles idées à développer. Mais c’est surtout un vrai soutien « physique ». On sent que ça pousse derrière nous, et ça, c’est une aide précieuse pour un groupe émergent. Et puis on y a préparé le live pour la sortie de notre premier EP « Chants de Force » dont la release a eu lieu au Flow justement. Un moment gravé à jamais dans l’ADN du groupe.  

Il y aurait qui de programmé dans votre festival idéal ?
* N'Zaki : Jack White, BCUC, The Black Keys, Ho99o9, Kanye West, Royal Blood, King Crimson, Chouk Bwa Libète, Nova Twins et Gil Scott-Heron.

Un artiste avec lequel vous aimeriez travailler ?
* N'Zaki : Danger Mouse ou Rick Rubin… là on toucherait les étoiles ! 

Votre meilleur concert ?
* Yann : La Déviation à Marseille au tout début de la création du groupe. Il y avait une ambiance de dingue, le public était fou. On a fait trois rappels. On en parle encore souvent, c’était un pur moment de partage comme on les aime même si notre live n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. C’est ça la magie…

Le pire ?
* N'Zaki : Pour l’instant, aucun.

Un scoop pour Rockfanch ?
* Yann : Plusieurs, mais on les garde pour nous !