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Rockfanch

Le Manque - Avril 2013

Publié le 28 Avril 2013 par rockfanch in Interviews

Comment est née l'histoire du Manque ?

Nous nous sommes rencontrés à Chartres. Ensemble, nous avons d’abord écrit des nouvelles pour résister à cette ville. Petit à petit, les histoires de quatre pages sont devenues des chansons de quatre couplets.

 

Pourquoi ce nom ? 

Il y a le livre Manquede Sarah Kane, dramaturge anglaise. La chanson Le manquede Léo Ferré. L’artiste Sophie Calle utilise beaucoup le manque pour créer. Le manque, c’est du désir et tous les personnages de nos chansons sont torturés par leurs désirs.

 

Comment jonglez-vous entre le cinéma, la musique et la littérature ?

En marge du Manque, on publie des livres (et beaucoup de textes dans les revues de création littéraire). Nos références littéraires vont de Tristan Tzara à Maurice Blanchot, Georges Hyvernaud, Unica Zürn, Claude Louis-Combet, Régis Jauffret, Lautréamont… Certains films donnent envie d’écrire des chansons. Certaines chansons du Manque racontent des histoires par images. D’autres vont sur le terrain poétique ou politique. Quand une chanson existe on a envie de la frotter à des images pour la réveiller, la travailler comme un matériau, préciser des idées ou des sensations à peine évoquées dans les chansons elles-mêmes.

 

Pouvez-vous nous présenter votre nouvel album ?

AprèsRatages et confettis en 2007, etRester ouvert à l’inattendu en 2009, nous avons pris notre temps pour réaliserce nouvel album intituléTorse nu dans la fosse (sortie prévue à l’été 2013). Comme les précédents, il est autoproduit (lemanque@free.fr !). Une quinzaine de titres dont Fais pas ta pie crevée, Redéfinir mes objectifs, La charogne… Mélanges d’histoires apparemment anecdotiques et d’une vision désabusée des rapports sociaux. Et puis quelques chansons d’amour…

 

Quels sont les artistes participant à ce projet ?

Lionel Fondeville écrit les textes, chante et s’occupe de la musique. Christophe Esnault invente les histoires, écrit les textes et joue le rôle de directeur artistique. Il y a quelques invités sur cet album (Nelly Cocherel, Maïa Lillo, Samuel Pastureau, Richard Mèmeteau) et donc de nouveaux sons, de nouvelles voix… et la formation live va certainement évoluer parce qu’un set minimaliste qui fonctionne très bien dans un lieu intimiste (on aime jouer dans des librairies ou de toutes petites salles) a besoin d’une formation étoffée sur une scène plus importante.

 

Pourquoi faire « de beaux textes, de belles musiques mais ... des chansons atroces ? »

On aimerait bien faire des trucs calibrés qui ne parlent de rien. Chaque fois qu’on tente une nouvelle chanson, ça se termine en coup de poing. La formule citée ci-dessus a été sélectionnée parmi d’autres par le festival Kraft à Nantes qui nous a présenté ainsi. La vie de nos personnages, leurs relations avec les autres sont parfois atroces. Mais on pourrait dire aussi que nos chansons sont joyeusement suicidogènes ou pathétiquement euphorisantes.

 


 

 

Des artistes avec lesquels vous voudriez travailler ?

Jean-Pierre Léaud, Lars Von Trier, Agnès Varda, Serge Teyssot-Gay, Mendelson, Manset, Dominique A, Katerine, Bill Callahan, des vidéastes, réalisateurs, étudiants de la FEMIS, peintres, sculpteurs, photographes, comédiens et acteurs, dessinateurs… On a déjà dix clips visibles sur You Tube, il pourrait y en avoir une quarantaine (c’est un peu l’objectif) et les collaborations avec des artistes sont les bienvenues. On voudrait aussi confier nos textes à des chanteurs et groupes, parce qu’on a des tonnes de textes dans nos tiroirs, et il y a certainement quelques tubes potentiels dans tout ça.

 


 

 

Un scoop pour Rockfanch ?

Radio Libertaire (Paris) consacrera en juillet une émission de deux heures à notre projet. Prochains clips en préparation : Le jardin des caresses, Merde à la Saint Valentin, Vider des poulets(par Brice Vincent, jeune réalisateur qui nous a proposé un découpage très très enthousiasmant). On aimerait aussi faire quelque chose sur la chanson Coucher avec ma sœur. Baudelaire a été censuré en son temps, on tient à l’être aussi.

On sera sur la grande scène des Vieilles Charrues, une diseuse de bonne aventure des Saintes-Maries-de-la-Mer nous l’a prédit. Mais on est bien d’accord, ça peut prendre vingt ans.

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