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Rockfanch

Pont du Rock : la review

Publié le 26 Juillet 2015 par rockfanch in Chroniques concerts

Après un excellent cru 2014, où le festival de Malestroit a enregistré son record d'affluence et le passage de groupes mythiques comme IAM ou FFF ainsi qu'une palanquée de découvertes comme Anna Calvi, Triggerfinger, le festival Au Pont du Rock est de retour en 2015 pour tenir ses promesses.

 

VENDREDI 24 JUILLET

 

Le festival débute, pour moi, avec le passage de Moriarty. Le groupe franco-américain, qui fête ses vingt ans cette année, passe pour la seconde fois du côté de Malestroit. J'avais un souvenir mitigé de la dernière fois que je les avais. C'était au festival Art Rock en 2012. Ce coup-ci le groupe est plus pêchu et plus rentre dedans avec une entrée de scène pied au plancher avec Arthur B. Gillette (guitare) qui attaque le concert comme il se doit... au chant. Rosemary Standley, la chanteuse arrive pour un second morceau folk-rock et le concert se termine pour moi. Parce que je bosse et je dois interviewer les gagnants du tremplin, Ask After B. 

Pont du Rock : la review

Je reviens ensuite pour voir le concert de Jambinai, présent l'an passé aux Transmusicales. Véritable OVNI de la programmation, le groupe sud-coréen mélange instruments traditionnels et influences post-rock. Le début du live est énorme et il faut avouer que le festival est sacrément burné de présenter un tel groupe. Entre envolées à la Godspeed You! Black Emperor (un des groupes références du quintet) et découvertes d'instruments traditionnels tels que le piri, le geomungo ou l'haegeum, dont vous irez vérifier ce que c'est sur google bien entendu. Le concert s'avère être une bonne surprise mais  possède tout de même quelques longueurs dans la construction du set. 

 

La tête d'affiche du premier soir arrive ensuite sur scène. Il s'agit du duo mexicain Rodrigo & Gabriela. Issu du monde du thrash metal, ils ont fait parti du groupe mexicain Tierra Acida. Le duo s'est mis en place véritablement dans les années 2000 du côté de Dublin, ils se sont fait remarquer par des reprises rock à la sauce flamenco comme Stairway to Heaven de Led Zeppelin ou Orion de Metallica. Pas moins de six albums plus tard, le duo s'est fait une place de choix sur les affiches de festivals du monde entier grâce à leur technique hallucinante guitare à la main. En acoustique et sans chant, c'est un sacré pari de les mettre en tête d'affiche, mais la magie opère rapidement et le concert s'avère être une bonne surprise avec des reprises de Metallica, Led Zeppelin ou Rage Against the Machine. Malgré le public de ... de ... qui braille et gâche un peu le moment. Il suffit seulement de bouger un peu pour trouver des gens plus calmes qui apprécient le concert. Rodrigo & Gabriela font même monter une partie du public sur scène derrière eux pour danser. Public en freestyle total puisqu'ils improvisent une petite danse bretonne sur scène, OKLM.

 

La fin de soirée, ensuite, envoie du bois. Le Peuple de l'Herbe pour débuter sur la scène Grenouille. Pilier du Dub hexagonal, les Lyonnais existent depuis 1997. Après plusieurs changements de line-up, le groupe revient en 2014 avec un nouvel album : Next Level. Le sextet est plus rock en live et fait vrombir les basses. Malgré la qualité de leur concert, je vais voir ce qu'il passe sous le chapiteau où les Rennais de Success sont sur scène. Avis de tempête sous le chapiteau ! Une cinquantaine de minutes de baston électro-rock et de gros son, Mister Eleganz termine son concert en slip et met le public à genoux! La clôture se fait sur la grande scène avec un autre groupe mythique du dub hexagonal : High Tone. Jamais avares en collaboration ces dernières années : Brain Damage, Zenzile ou Kaly Live Dub, le groupe revient avec un nouveau projet : High Tone meets Oddateee. Ce dernier, rappeur originaire du Bronx, ajoute une touche très intéressante au groupe qui est déjà l'un des plus passionnants du dub français. Point de basses dub trop lourdes ce soir, mais plutôt du gros son rock à l'instar du Peuple de l'Herbe avec le flow d'Oddateee par dessus. 

 

Pont du Rock : la review

SAMEDI 25 JUILLET

 

Pour ouvrir cette seconde journée de festival sous le chapiteau : FUZETA. Bien connu sur ce site, le groupe morbihannais fait son dernier concert de l'été à Malestroit après avoir enchaîné les festivals Aluna, FNAC Live, les Francofolies ou encore Bobital. Plus en forme que le mercredi précédent à Quimperlé, le quatuor envoie sa pop-rock orchestrale comme il faut pendant une quarantaine de minutes dont un Y de plus en plus beau en live. Merci pour ce moment ! ;)

Pont du Rock : la review

Après la Corée du Sud la veille, place au Liban avec The Wanton Bishops. Décidement défricheur de groupe rock exotique, le Pont du Rock veut surprendre. Parce qu'il n'existe pas qu'un axe américano-britannique dans le rock après tout. Cette musique est devenu un phénomène mondial. The Wanton Bishops est un duo composé de Eddy Ghossein et Nader Mansour créé en 2011 à Beyrouth. Ils sont surnommés les Black Keys Libanais tant leur son est proche du duo américain. Cependant, une différence saute aux yeux lorsque les Wanton Bishops sont sur scène, ils sourient et ont l'air concernés par ce qu'il se passe. Leur blues-rock se marie habillement à des mélodies orientales, parfait pour continuer la journée! Un petit détour aussi sous le Chapiteau pour jeter une oreille sur le projet solo d'Olivier Mellano, MellaNoisEscape, afin de vivre une expérience sonique particulière où le guitariste évolue seul en scène en pédaliers d'effets et samplers. Entre Blonde Redhead et Sonic Youth, le résultat est impressionnant en live!

 

 

Place ensuite à l'un des groupes que j'ai le plus attendu sur cette édition : No One is Innocent. Après un concert monumental de leur part à la Fête de l'Humanité en 2011 place à la nouvelle tournée. Nouveau line-up, nouvel (excellent) album... sur le papier ça promet déjà beaucoup ! La plupart du set est basé sur le nouvel album, Propaganda, avec dès le début quatre titres du septième opus du groupe : Drones, le très RATM Silencio, Barricades et Kids are on the Run. Gros son, grosse envie de partager aussi avec Kemar qui est un leader d'excellence. Un premier tube du groupe est lancé avec Nomenklatura enchaîné par Revolution.com puis on reprend le fil du nouvel album avec Charlie et Massoud. Avant le rappel, Kemar explique qu'il faut faire venir le public sur scène pour le dernier titre Drugs ... Un échauffement pour la sécurité avant Salut c'est Cool ? Là il se passe un moment assez incroyable : Kemar slamme sur le public, mais sur scène. Le groupe quitte la scène quelques instants mais revient peu après pour achever le public avec La Peau et Chile. Quelle claque !

Pont du Rock : la review

Si certains festivals ont leur chouchou, on sait qui est celle du Pont du Rock : Izia. La chanteuse est à son troisième passage en autant d'albums au festival morbihannais. La Vague, son dernier opus marque un tournant artistique total pour Izia en français et électro alors qu'avant la jeune femme tapait plutôt dans le rock anglais. De quoi destabiliser les fans de la première heure. Elle s'en sort finalement pas trop mal malgré une extinction de voix. Elle débute son concert par le titre éponyme de son nouvel album puis alterne entre ses albums, on reconnait aussi So Much Trouble ou Let me Alone qui ont contribués à la faire percer. La chanteuse est toujours aussi sauvage sur scène remuant dans tous les sens avec son mini (micro ?) short. Même si je n'accroche pas vraiment à sa musique force est de constater qu'elle assure plutôt proprement le travail. 

 

Pendant qu'une partie du public est allé faire les foufous sur Soviet Suprem, les Vrais se retrouvent sous le Chapiteau pour le concert de BRNS. Depuis longtemps cochés sur mon programme, j'attends les belges de pied ferme. Une grosse cinquantaine de minutes de concert qui alternent entre les deux albums du groupe : Patine et Wounded. Le Rock accidenté des belges prend tout son sens en live en alternant les passage doux et énervés. Des montagnes russes émotionnelles qui prennent aux tripes, comme ce Mexico de folie en fin de concert. une preuve de plus que la scène rock belge est l'une (la ?) des meilleures du monde. 

 

Le dossier chaud du week-end, c'est maintenant. Déjà du reggae dans un festival rock, il y a de quoi tiquer. Mais un OVNI comme Salut c'est Cool... Vrais génies ou foutage de gueule intégral ? J'ai ma petite idée, mais j'ai peur de me faire molester alors... Le groupe a au moins une qualité, il fait le plein. La seconde scène du festival était blindée. Le public est chauffé à blanc pour cette prestation, hurle les paroles et j'aurai pas voulu être au milieu tellement ça poussait. Plus qu'un concert, on assiste à un défouloir géant, une sorte de happening artistique qui mixe techno hartek et paroles débiles. Enfin paroles, plutôt une phrase répétée en boucle pendant quatre à cinq minutes. 

 

 

BILAN : Pour être honnête j'ai eu peur pour le festival en voyant la programmation. Pas vraiment de très grosses tête d'affiche ni d'exclusivité au programme. Entre Asaf Avidan, Izia, Rodrigo & Gabriela, Salut c'est Cool... Les têtes d'affiches n'étaient pas réellement originales et le rock quasiment absent de la grande scène. Malgré tout, le Pont du Rock a réussi a battre son record d'affluence avec 20 000 entrées. Un festival qui fait un excellent mélange entre têtes d'affiches et découvertes qui valent réellement le déplacement. Plusieurs grosses claques prises ce week-end et aussi de belles découvertes. Bref vivement 2016 pour une édition encore plus dingue !

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