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Rockfanch

Lenparrot - Avril 2015

Publié le 27 Avril 2015 par rockfanch in Interviews

Pourquoi ce nom de Lenparrot ?

Lenparrot est une référence au premier opus de Baxter Dury, Len Parrot's Memorial Lift.

 

Comment as­tu eu l'idée de créer ce projet ?

Je n'en ai pas eu l'idée directement. Les premières chansons ont surtout mis fin à une certaine période de paralysie. Aussi, je n'étais pas encore à même de réaliser qu'il s'agissait d'un projet solo. C'est grâce à Rhum for Pauline, et avec le soutien des gars que j'ai pu envisager cela comme quelque chose à mener seul.

 

Baxter Dury t'aurait inspiré dans la création de ce projet ... Dans quelle mesure il a été une inspiration pour toi ?

Dans cette période de blocage dont je te parlais, j'avais quelques albums fétiches ­ que j'écoutais de façon obsessionnelle. Len Parrot's Memorial Lift faisait partie de ce panthéon. Quand le temps vint de choisir un nom pour ce projet, j'avais envie de lui rendre hommage.

Cet album est vraiment à part dans la discographie de Baxter Dury ­ beaucoup plus froid et lunaire que ses successeurs, qui sont plus concis et tubesques. Pour avoir eu la chance d'en discuter avec lui, il considère Len Parrot's Memorial Lift comme une réelle 'chance du débutant'. Une multitude de trucs qu'il n'aurait jamais faits ainsi désormais. Des trucs presque indécents au vu de la qualité des musiciens qui l'entouraient ­ et lui à expérimenter sans se poser de questions.

Et c'est justement ça qui me fascine : construire une esthétique aussi puissante sans réellement saisir où on va.

 

Le premier single, Les Yeux en Cavale, est inspiré par un film des années 1960. Le cinéma a une importance pour toi dans la création ?

Je ne sais dans quelle mesure le cinéma influence ma musique, mais ­ il est vrai que c'est une source d'inspiration majeure. J'ai surtout la sensation que c'est la réminiscence des images qui m'influence. La manière avec laquelle ton inconscient fait ressurgir des bribes de films, de tableaux ­ parfois au sein d'un rêve.

J'ai composé Les Yeux en Cavale après que des bouts de ce film de Georges Franju - ­ Les Yeux sans Visage ­ - soient revenus à mon esprit, déformés par la mémoire.

 

Pourquoi ce nom d'Aquoibonism pour ce premier EP ?

On m'a fait la réflexion récemment que c'était assez pessimiste comme entrée en matière, mais je ne trouve pas du tout ! La référence est assez poétique, au contraire : c'est tiré d'une chanson de Serge Gainsbourg ­ L'Aquoiboniste. Et l'aquoibonisme, par extension, serait un courant de pensée qui consisterait à mettre en doute le but de n'importe quelle action effectuée ­ voire douter du but même de l'existence.

Je trouvais ça ironique d'appeler mon premier EP ainsi ­ dans le sens où tout potentiellement ­ a déjà été fait en terme de pop. Et aussi ce risque d'être noyé dans la masse ­ entre tous ces groupes qui émergent chaque jour sur internet. À quoi bon ? Pour l'instant je n'en sais rien, mais je suis curieux de voir...

 

Quelles sont tes influences ?

Pour n'en citer que quelques unes, alors... Women, Stereolab, Talking Heads, Ebo Taylor, Brave Radar. Les romans graphiques de Daniel Clowes, les films de Cassavetes.

 

De quoi parlent tes textes ?

Les textes qui composent Aquoibonism ont comme fil conducteur la difficulté d'être soi, de ne pas se mentir. Chaque personnage prenant la parole au fil des chansons a comme particularité ce désir d'être heureux tout en restant lui­-même.

 

Si tu devais retenir cinq chansons qui ont marquées ta vie ?

Je sens qu'une fois l'article envoyé je me dirai : "Mais quel con, j'aurais du mettre celle-­ci!" Mais tentons :

1. Queen ­ Don't Stop Me Now : C'est en faisant un karaoké récemment que je me suis souvenu à quel point cette chanson avait bouleversé mon enfance ­ tout comme tout le premier Greatest Hits de Queen. Si je suis aujourd'hui musicien, c'est en grande partie grâce à Freddie Mercury.

2. Clinic ­ Distortions : Cette chanson me rappelle la dernière fois où je suis allé à New York, c'était la bande­-son de mon voyage. J'ai découvert Clinic en même temps que Suuns, leur musique a beaucoup de similitudes. Mais j'ai toujours préféré Clinic quand il s'agit d'écrire une chanson triste. L'ouverture de Gena sur Aquoibonism est un énorme clin d'œil.

3. Eddie Okwedy ­ Happy Survival :  C'est par Emile de Rhum for Pauline que je suis venu aux musiques africaines ­ il y eut cet été en 2009 où j'ai écouté en boucle cette compilation sortie chez Strut, Nigeria 70 : Lagos Jump. Ce titre d'Eddie Okwedy la clôture ­ c'est probablement un des trucs les plus émouvants qu'il m'ait été donné d'écouter.

4. Brave Radar ­ Take Notes : J'ai réécouté les sorties de chez Fixture Records quand nous nous sommes mis à tourner cet automne. Moi qui ne joue pas de guitare ­ et qui ne souhaite pas en intégrer dans Lenparrot ­ je suis d'autant plus fasciné par ces constructions chez Brave Radar où tout repose dessus. Sur Take Notes c'est ce minuscule changement d'accord qui crée la tension, qui chamboule tout.

5. Christophe Un Peu Menteur : La langue française me procure ce rapport amour-­haine quand il s'agit de la chanson. Le fait que ce soit ta langue maternelle a un goût de montagnes russes : quand c'est beau c'est sublime, quand c'est laid c'est infâme. Mais des artistes comme Christophe font partie de ces messieurs (avec Gainsbourg, Dominique A ou Bashung...) qui savent la faire sonner magnifiquement.

 

Des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ?

Il y en a plein ! Daniel Rossen (de Grizzly Bear), Cold Pumas, Frank Ocean, Mac DeMarco, John Maus, Toro Y Moi, Motor City Drum Ensemble... Il me faudrait déjà les rencontrer ! Dans ceux que je côtoie de temps à autres et que j'admire, il y a Julien Gasc ­ avec qui nous avons un projet de titre en commun, ­ Chassol, Ricky Hollywood, Jupiter, Flavien Berger...

 

Un scoop pour Rockfanch ?

Vous avez déjà vu la maison de Stevie Wonder ? Non ? Elle est très belle.

 

Le premier EP Aquoibonism sortira le 5 mai chez Atelier Ciseaux (En K7 et en Digital), vous pouvez le commander ici.

FACEBOOK : /Lenparrot

SOUNDCLOUD : /Lenparrot

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