Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Rockfanch

SAILORS AT SEA - Juin 2018

Publié le 18 Juin 2018 par rockfanch in Interviews

SAILORS AT SEA - Juin 2018

Comment est né le groupe Sailors at Sea ?
* Damien (guitare) : A la base, c'est une de mes idées. Un copain m'a mis en relation avec Mathieu parce que je cherchais un bassiste pour commencer le groupe. Ensuite j'ai croisé par hasard notre ancien batteur, Lucas. On a commencé à trois et j'assurais alors le chant. Un peu plus tard Nicolas nous a rejoint. Il était alors chanteur et guitariste au sein du groupe Saint Pétersbourg et je l'ai croisé dans une période où il souhaitait se détacher de son instrument pour se focaliser sur sa voix. Sailors at Sea a commencé comme ça, on a fait quelques petits concerts puis Lucas est parti du groupe. Tom est arrivé de derrière les fagots pour prendre sa place derrière les fûts et poursuivre l'aventure.

Vous aviez d'autres groupes avant ? 
* Damien : Oui on a quasiment tous des groupes à côté. Moi à l'époque j'avais un groupe qui s'appelait Animals Kids. Nicolas a Saint Pétersbourg, Tom il a 10 000 groupes... Mais il en parlera mieux que moi.
* Tom (batterie) : J'ai plusieurs formations complètement différentes. J'ai rejoint le groupe parce que je connaissais Damien. J'avais appris que Lucas partait et que son groupe cherchait un nouveau batteur. La transition s'est vraiment très bien passée, j'ai fait plusieurs sessions avec Lucas et c'est ainsi que j'ai rejoint le groupe. Actuellement j'ai six formations différentes. Il y a la WEC Family, Le Clou & le Paresseux, Waya, Synesya ainsi que le petit dernier, Luge. D'ailleurs dans ce projet, je suis entouré par Damien des Sailors à la guitare, Rémi de Slift à la basse, ainsi que Arthur de la Wec Family au chant. Ce qui m'intéressait vraiment dans ce projet c'est que je revenais vraiment aux sources de la batterie d'un groupe de rock et dans quelque chose que j'aime faire et que j'ai aimé dès le début. C'est ça qui me plaisait et puis c'est devenu des bons copains, alors je suis resté ! 

Pourquoi ce nom de Sailors at Sea ?
* Tom : C'est parce qu'on aime bien le rhum comme les marins ! Bien entendu, ce n'est pas que pour ça. Sailors at Sea c'est une expression qui était utilisée autrefois pour signaler que les marins partaient en mer. 
* Damien : C'est ce que les familles disaient quand les marins partaient en mer pendant des mois. 
* Tom : Nous quand on part en tournée c'est un peu comme si on partait à l'aventure et ce terme collait bien à notre philosophie ! 

SAILORS AT SEA - Juin 2018

En plus il n'y a pas beaucoup de marins à Toulouse...
* Damien : Clairement je crois qu'on est les seuls.
* Tom : C'est ce que les gens croient !
* Mathieu (basse) : Je viens de Nantes alors je suis attaché à l'univers de la mer. L'avantage aussi c'est que ça te donne un univers de composition vaste. Toutes les routes de communication de l'océan par exemple. Tu peux parler de la mer. Tu peux faire des chansons calmes, des titres plus vénères. Après tu rejoins la terre par ce biais là. On peut prendre ça pour de la facilité parce que ça donne un univers large qui ne nous restreint pas pour les compositions. Ce nom nous donne un univers de base et ensuite on peut jouer avec ça. 

Le marin est vraiment au cœur des compositions de Sailors at Sea ?
* Nicolas (chant) : Pas forcément. C'est moi qui écris les paroles de toutes les chansons, sauf une. Au départ je ne m'attachais pas du tout à ce délire de marins. C'est venu après puisque l'on n'a pas eu le nom du groupe de suite. Au final on peut le retrouver parce que la personne dont on parle dans le titre peut très bien être un marin. Comme dit Mathieu, dès qu'on peut parler de voyage on peut faire son propre film dans sa tête. On a choisi le thème de Sailors at Sea, on commence à écrire autour de ça. On commence à jouer autour de ça mais ce n'est pas le principal thème de base.

Le logo est inspiré par une ancre...
* Nicolas : Le logo est tout récent...
* Mathieu : Oui il a été fait par Alan Blasté, tatoueur de la Green Galerie. Lui aussi est dans un délire autour de la mer. Il aime dessiner des poissons ou des bateaux. 

Du coup vous ne faites pas de chants de marin...
* Damien : Parfois, oui ! Les compositions qui arrivent sentent la mer, ça sent les matelots partis en mer. 
* Mathieu : Je crois plutôt qu'il parlait des chants de marins bretons...

SAILORS AT SEA - Juin 2018

Absolument ! Quand vous êtes trente sur scène avec un accordéon...
* Damien : Peut être que ça viendra.
* Mathieu : Ils sont mieux payés que nous en plus.
* Tom : On cherche des binioù si ça peut intéresser quelqu'un. 

Au niveau des influences ça tape dans quoi Sailors at Sea ? 
* Damien : Dans les premières compositions que j'ai amené, c'était inspiré des Dead Weather ou les White Stripes. Jack White m'a beaucoup inspiré de par le côté crado du son. Brut et efficace. A la base c'est ça qui m'a inspiré, ensuite je ne vais pas pouvoir te dire tout ce que j'ai écouté parce que ça va faire beaucoup de choses. Tout le monde a mis sa patte.
* Tom : Actuellement je pense que les influences du groupes c'est des sons comme Dead Weather, Ty Segall... Du son assez crade mais très groove. 
* Damien : Rage Against the Machine !
* Tom : Ouais, Rage de loin. 
* Mathieu : Les influences sont assez larges, Nicolas je crois que c'est lui qui écoute le plus de stoner au sein du groupe. Tom a un background plus funk-rock. Damien écoute Dead Weather, Jack White. Moi je suis plus old school à écouter The Who, The Doors... On a tout de même des gros points communs qui se rejoignent sur la scène psyché ou garage.

Ce que l'on peut dire c'est que votre socle commun, c'est le blues. Jack White est très influencé par le blues à l'instar des Who... 
* Damien : Carrément, le blues est là, c'est sûr.
* Mathieu : Quand on nous demandait notre style, c'était tellement varié qu'on avait mis sur notre page Facebook "Stoner Blues Psyché".
* Tom : Depuis on a changé ! J'ai trouvé "Abordage Garage Rock" pour définir le style du groupe. Comme ça, on sait qu'il y a le son garage et que c'est rock. Parce que c'est tellement large le rock...

A l'abordage pour rappeler le côté marin aussi ?
* Tom : Exactement ! 

Il y a une patte psychédélique aussi dans votre musique. Vous faites du rock au pluriel, avec les principaux courants qui existent au sein de votre musique : blues, garage et psyché. 
* Nicolas : C'est tout ce que l'on a écouté.
* Mathieu : C'était le but au départ ! Quand on s'était vu avec Damien, l'idée du projet était de ne pas faire tout le temps la même chose et de ne pas hésiter à faire des morceaux différents les uns des autres, mais aussi de faire des variations au sein d'eux. Même si maintenant on s'est concentré sur l'idée d'Abordage Rock qui est une trouvaille cool de Tom, on avait du mal jusque là à définir précisément notre musique. A chaque sortie de répétition on créait un titre qui était différent du style de la semaine d'avant.
* Tom : On commence à avoir une identité propre en puisant dans beaucoup de styles. Le coeur c'est le rock et on garde cette patte Sailors at Sea. Tu as du l'entendre souvent de la part de groupes, mais on commence à être content d'avoir enfin une sonorité qui nous ressemble. 

Abordage Rock, ça définit bien votre musique. La première fois que je vous ai vu c'était au Bikini et en entrant dans la salle, c'était la grosse baston sur scène niveau son.
* Nicolas : Au Bikini, on a fait exclusivement des titres qui tabassaient. On n'avait qu'une demi heure de set, alors on a décidé de tabasser comme des sagouins pendant tout ce temps là. Mais on a aussi des titres plus calmes où on rentre plus lentement dans le truc... Enfin ça finit toujours par péter à un moment ! 
* Mathieu : C'est un peu ce que tu vas avoir le 24 juin à l'Usine à Musique. Parce que c'est une scène punk et qu'on jouera que trente minutes. On avait vraiment un choix à faire au Bikini puisque notre morceau le plus court fait quatre minutes trente, alors pour caler seulement trente minutes c'est compliqué. Sur les titres qui alternent les parties douces et énervées c'est du six ou sept minutes alors c'est difficile de les programmer sur un labs de temps aussi court. 

Le soucis en festival c'est aussi que si le concert devient un peu plus mou et qu'il y a un autre groupe en face, les gens partent...
* Tom : Après nous on aime bien aussi se mettre en danger et jouer avec nos morceaux les plus progressifs. On aime prendre le risque de faire évoluer une ambiance sonore, sans aller trop vite. Même si l'on sait qu'à un moment tout va exploser dans le morceau. 
* Mathieu : On aime donner un vrai rythme au morceau. Partir tranquillement, partir bien vénère mais se calmer en plein milieu ou encore avoir des ambiances planantes pour éviter d'avoir des titres toujours semblables.

Dans le style stoner, que vous abordez dans votre musique, tout fini par se ressembler un peu.
* Nicolas : C'est surtout le côté Desert Rock ! Nos ambiances groovy, c'est peut-être aussi ce qui nous permets de changer et, comme le disait Tom, on commence à forger notre son. 

Le groupe existe depuis deux, trois ans ?
* Mathieu : Deux ans maintenant, on s'est rencontré en mars 2016 et le tout premier concert était en décembre 2016. C'est vraiment tout neuf comme projet. Après c'est un cap difficile à tenir d'avoir des styles qui varient. Au niveau des associations ou des festivals, tu as des entités qui ne sont que stoner ou certaines qui ne font venir que du garage ou du psyché. Nous n'avons pas un style qui correspond à leurs programmations. On se fait fermer pas mal de portes à cause de ça, parce que les programmateurs cherchent un style bien précis. On continue là dedans parce qu'on adore faire ça, mais ce n'est pas un cap des plus faciles à tenir.

Vous êtes trop stoner pour un festival pop, trop pop pour un festival psyché, etc. 
* Mathieu : C'est ça ! Trop psyché, pas assez psyché. Il y aura toujours un truc. 
* Damien : Après en continuant dans ce délire on peut finir par pouvoir être programmé dans des festivals de stoner comme des festivals garage. Savoir que l'on peut toucher à tout et que l'on peut contenter l'ambiance de chacun, ça nous plait.  
* Nicolas : Moi de toute façon j'écoute de tout. Du rock, du rap, de l'électro même.

Pourquoi avoir appelé votre premier EP Sailors at Sea ?
* Damien : Simplement parce que c'est le premier. 
* Nicolas : Il n'y a aucune raison précise, c'est le premier comme disait Damien. Nous n'avons pas voulu nous prendre la tête à chercher un titre plus compliqué que le nom du groupe. 
* Damien : On voulait aussi faire comprendre aux gens que c'était le début du groupe. 
* Tom : Moi je n'étais même pas au sein du groupe quand il est sorti, mais je pense que c'était surtout un objet de communication pour porter le projet. 
* Nicolas : Cet objet a eu deux fonctions. Comme l'a dit Tom, c'était un moyen pour nous de communiquer. Aussi, on savait que Lucas allait partir et c'était important qu'il y ait un enregistrement avec lui. Il a beaucoup participé à la naissance du projet, il a même écrit un texte sur une chanson. On trouvait tous que c'était important de garder une trace de son passage au sein de Sailors at Sea. A la base ça devait être une démo de deux titres et puis rapidement on a eu cinq morceaux et on s'est dit qu'on ferait plutôt un EP qu'une Démo. Sailors at Sea comme titre pour notre premier EP, ça n'a pas réellement de raison précise. 

Cet EP a été enregistré dans des conditions live ou par parties par parties ?
Mathieu : On a enregistré les instruments en live et le chant a été mis par dessus. 
Nicolas : Damien a repiqué deux trois guitares par dessus pour donner plus de corps aux titres. Je suis passé ensuite dans la cabine pour chanter. 

La pochette de l'album est venue comment ?
(rires)
Mathieu : On a un grand merci à dire à Saphia Panchbhaya. Une pote qui nous a dépanné une semaine avant la release party. Je l'ai payé en pizza donc elle est vraiment  sympa quand même. Elle a fait la pochette de l'EP en ... Deux heures. Pour cette pochette ça a été le stress jusqu'au bout, heureusement elle a réussi à terminer à temps et on a pu recevoir nos cds pour la release party. 
Nicolas : C'était clairement sur le fil du rasoir et elle a très bien assurée pour l'illustration.

SAILORS AT SEA - Juin 2018

Les textes de Sailors at Sea qui les écrit et de quoi parlent-ils ?
* Nicolas : C'est moi qui suis en charge de les écrire et ça ne va pas chercher bien loin. Je parle pas mal de fêtes, de voyages, d'envie d'évasion... Des thèmes assez classiques en ce qui concerne le rock. J'écris sur ce qui me vient, j'écoute un truc  et ça m'inspire. Il y a une chanson qui n'est pas sur l'EP qui s'appelle Lucy et dont le texte est chelou. L'instru me faisait penser à un thème oriental alors j'ai imaginé un serpent qui parlait avec une fille nommée Lucy. C'est une sorte d'affrontement entre eux deux. Parfois il n'y a pas réellement de sens, c'est juste un enchaînement d'action... Des petites histoires sans morale derrière. Pour éviter les fautes, je fais corriger mes textes par Benjamin, un pote à moi qui parle très bien anglais.
Mathieu : C'est surtout qu'on ne sait pas trop dans quel état il est quand il écrit les textes.

Il y a peut être aussi ce côté d'être un instrument à part entière au sein du groupe, de ne pas être mis en avant par rapport aux autres instruments du groupe. 
* Nicolas : Exactement, c'est ça. Être un instrument au sein du groupe. Là j'avoue que je commence à écrire un peu en français et j'ai plus tendance à chercher des thèmes pour que les gens comprennent, ça pourrait rester absurde mais j'ai un peu plus de mal à écrire quelque chose de décousu comme en anglais. Avec le français il y a une certaine appréhension quand j'écris, mais je pense qu'avec le temps je vais réussir à m'en débarrasser. Il faut aussi réussir à se détacher de tout ça et ne pas trop se prendre la tête. 
* Mathieu : Le chant en français donne aussi une sonorité et une rythmique totalement différente au contenu. On a fait un titre en français au Bikini, et tous les retours que l'on a eu dessus c'est que c'était vraiment différent par rapport aux titres en anglais. Le chant s'intègre mieux en anglais parce que Nicolas a plus tendance à rapper en français. On passe d'un instrument plutôt mélodique en anglais à quelque chose de plus percussif en français. 

Chanter en français c'était un objectif de base ? 
* Nicolas : Au départ, je n'avais pas vraiment envie de chanter en français, mais c'est venu progressivement puisque je me suis dit que lorsque je chantais en anglais les gens ne comprenaient pas ce que je disais. Je pourrais leur dire "pipi caca" les gens ne comprendraient pas. Je sais que j'exagère un peu mais c'est l'exemple basique. Je me suis dit que ce serait sans doute plus intéressant de tenter de chanter en français dans Sailors at Sea afin d'être compris de manière plus instantanée. C'est un autre exercice, c'est chouette.

SAILORS AT SEA - Juin 2018

C'est vrai que sur des styles comme du stoner ou du psyché, chanter en français c'est extrêmement rare... 
Nicolas : C'est pour ça que c'est intéressant, parce que ça ne me semble pas très exploité. J'en parlais ce weekend avec un ami et il me disait que pour lui la chanson française c'était Léo Ferré ou Edith Piaf. Il ne voyait pas la langue française dans un autre style. Franchement je trouve ça dommage d'associer la langue française uniquement à ce genre musical alors qu'elle peut aussi exister sur d'autres styles. 

Le clivage qui existe entre le monde anglo-saxon et francophone en terme de musique c'est souvent qu'en France on met le texte avant la musique et vice versa chez les anglophones. C'est aussi peut-être pour ça que le rock est plus difficile à chanter en français. Ou en tout cas que le rock en français est moins développé.
Tom : C'est vrai que quand tu écoutes des groupes ricains ou français, rien que le mixage du son c'est un autre monde. Les voix sont beaucoup plus mises en avant chez nous, il n'y a pas la même approche du son. On parlait tout à l'heure de la voix qui était un instrument au sein de Sailors at Sea mais clairement en France, la voix est devant et les instruments derrière. Il y a une séparation. 

Quelles vont être les prochaines dates de Sailors at Sea ? 
Mathieu : On jouera le 24 juin à L'Usine à Musique pour l'Usine à Punk. C'est un groupe anglais qui organise, ils nous ont invités alors on est venu. Là on va commencer à démarcher pour la fin de l'année, avec quelques plateaux qui devraient arriver d'ici la. On va quand même se calmer sur Toulouse, puisque l'on a joué pas mal ici ces derniers temps. 

Un scoop pour Rockfanch ?
Tom : Peut-être que prochainement il y aura un clip live qui va sortir... Quelque chose qui va arriver prochainement. On ne donne pas de dates mais ça va arriver !

 

SAILORS AT SEA SUR INTERNET
Facebook :
/SailorsAtSea
Bandcamp : /SailorsAtSea

Commenter cet article