Est-ce que vous avez choisi vos dates ou les offres des salles sont venues d'elles-mêmes?
* Benoît Julliard (basse) : On voulait essayer de quadriller toute la France en l'espace de seulement dix concerts. C'est notre tourneur qui a fait les choix des villes.
Il y a des villes que vous auriez voulu faire mais que vous n'avez pas pu ?
* Fred Ceraudo (batterie) : Durant les concerts du printemps on aurait bien aimé faire Rennes mais aussi Biarritz, Montpellier, Marseille. Le problème c'est que l'on avait seulement dix dates.
Vous avez joué dans des festivals, comme le Hellfest ou le Main Square, qui n'étaient pas aussi importants il y a dix ans. Ça vous a fait plaisir de découvrir de nouveaux endroits?
* Benoît Julliard : On les a connu entre temps. Notamment le Main Square, que j'ai pu faire avec Brigitte. Les deux festivals nous ont très bien reçus sur cette tournée de Pleymo, on avait des supers spots sur les grandes scènes avec d'excellents horaires. C'était inespéré d'être contactés par ce genre de festivals, ça nous a vraiment fait plaisir.
* Fred Ceraudo : C'est super agréable de revenir dix ans après la fin du groupe et d'être contacté par des festivals comme le Main Square ou le Hellfest pour être sur l'affiche.
* Benoît Julliard : On prend du recul aussi sur ce que l'on fait et on se dit que se retrouver là, ça veut dire quelque chose tout de même. Ça veut dire que l'on fait, en quelque sorte, partie du paysage musical de l'époque, que l'on représente une génération et ça nous fait super plaisir.
Vous avez fait partie des pionniers du neo-metal en France, est-ce que vous avez eu l'impression de casser les barrières musicales en mélangeant du metal, du rock et du rap dans vos titres?
* Benoît Julliard : C'était totalement ça l'objectif, ça faisait parti des codes de notre style musique.
* Fred Ceraudo : On a tous des influences dans beaucoup de styles musicaux différents. Si j'ai aimé pour ma part le neo-metal, c'est que ça a pu être un joyeux fourre-tout. Grâce à ce style, on a pu mélanger différents genres musicaux comme le hip-hop ou l'électro avec du metal, forcément puisque c'est la base du truc. Surtout ne pas avoir de barrières musicales !
* Benoît Julliard : Quand on a démarré, on était invité à jouer sur les teknivals et on a retrouvé cette ouverture d'esprit sur les scènes techno et électro qui se cherchaient un peu et mélangeaient plein de styles musicaux. On a pu se différencier d'une scène metal un peu plus restrictive avec des codes. Notre style a pu énerver à un moment, puisque Pleymo ne se revendiquait d'aucune scène. On était juste libre de tout mélanger dans notre musique.
* Fred Ceraudo : Notre objectif c'était que ce soit le bordel en concert ! Si pour ça il fallait mélanger du hip-hop, de l'électro et du metal pour que ça ait la patate et donner de l'énergie en concert... Tout est possible !
Comment avez-vous choisi la setlist ? J'ai déjà posé la question aux FFF, il y a quelques années dans ce même festival... Ils m'ont demandé si je choisissais mon père ou ma mère ?
* Benoît Julliard : Figure-toi qu'au final ça a été plus facile pour nous que pour eux. On a vite trouvé un tronc commun de 80% des titres avec les chansons les plus efficaces mélodiquement et énergiquement sans oublier le côté rassembleur des titres. On a peu plus bataillé pour les 20% restant mais on est quand même vite tombé d'accord.
Il y a beaucoup de Medecine Cake sur la tournée, non?
* Fred Ceraudo : Sur la tournée du printemps c'était parfaitement bien réparti, il y avait le même nombre de titres de chaque album. Sur la tournée des festivals, c'était variable car on pouvait avoir des sets d'une heure ou d'une heure et demi. On est obligé de couper certains titres et on faisait pas trop gaffe à l'équilibre entre les albums.
Est-ce que vous ressentez votre influence sur les groupes actuels?
* Fred Ceraudo : Pas du tout ! Ou alors je n'écoute pas les bons trucs.
* Benoit Julliard : On nous a dit pas mal de fois d'écouter tel ou tel groupe et on en a aussi rencontrer à nos concerts mais on ne ressent pas spécialement de filiation évidente. Même si on fait sûrement partie de leur patrimoine musical car ils nous écoutaient à ce moment-là.
* Fred Ceraudo : C'est dur d'avoir du recul vis à vis de ça. Quand j'écoute un groupe, je ne me pose pas la question de savoir si je l'ai influencé ou pas.
* Benoît Julliard : Ce serait en plus, sacrément prétentieux de notre part de le penser.
Le concert au festival Au Pont du Rock va être la dernière date de Pleymo?
* Benoît Julliard : Oui. C'est notre dernière heure de concert.
Après vous retournez à vos différents projets ?
* Fred Ceraudo : Je retourne dans mon sarcophage et j'attends qu'on me ressorte.
En 2028 pour le retour de Pleymo ?
* Fred Ceraudo : Non on fera de vingt en vingt. Ce sera les 40 puis les 60 ans où au premier cri Mark va perdre son dentier.
En 1998, c'est le début de Pleymo et la France gagne la Coupe du monde. En 2018, Pleymo se reforme et la France gagne la Coupe du monde. Pourquoi vous n'êtes pas revenu avant?
* Fred Ceraudo : Parce qu'il n'y avait pas encore Mbappé. On attendait le bon moment !
* Benoît Julliard : Mbappe on sentait qu'il se passait un truc, alors on a sauté sur l'occasion.