Comment s’est formé le groupe Mama Killa ? C’est votre première expérience musicale ?
Avec Boris on se connaît depuis le lycée où nous avions monté notre premier groupe de rock « Les gringos ». Ensuite nous avons chacun parcouru nos expériences musicales de notre côté, jusqu’à monter le groupe Maximus en 2012.
Le groupe tournait pas mal mais au fil du temps tout devenait plus compliqué au niveau des emplois du temps de chacun , organiser les répèts, les résidences et les concerts… Voyant Maximus s’essouffler nous avons donc décidé de monter un duo Mama Killa il y a maintenant deux ans.
Votre nom vient d’une déesse déchue qui quitte le monde céleste pour la débauche sur terre. Une fille, la débauche, vous avez un nom ultra rock ‘n’ roll non ?
Haha on n’a pas cherché à avoir un nom rock’n roll, la preuve au premier abord les gens pensent que c’est du reggae. Ce qui est peut-être plus ressemblant au stéréotype qu’on se fait du rock’n roll, c’est le déchainement de cette déesse à travers nous. Juste le fait d’être possédé par elle nous rend imprévisible, passant de phases aériennes statiques à des moments plus brutaux très énergiques.
Quelles sont vos influences ?
Il y a beaucoup d’influences différentes, allant du metal à de la trap moderne. Pour citer quelques noms que nous avons en commun il y a Deftones, Psykup, Radiohead, Muse, Jeff Buckley, Black Rebel Motorcycle Club mais aussi Hiatus Kayiote, Kendrick Lamar ou Arcade Fire. Il y a une envie de mixer des prods plus actuelles avec le rock dans lequel on a baigné. Vous le verrez plus sur notre premier album, prévu cette année.
Vous vous classez comme “New Grunge”, pourquoi ne pas se mettre en “indé rock” ou en “rock alternatif”. Créer une nouvelle étiquette c’est une manière de se démarquer ?
Oui en effet, à chaque fois qu’on se colle un style ou une étiquette on n’est jamais vraiment satisfait alors pour ne pas en inventer une !
Comment se créent les morceaux au sein de Mama Killa. Ça part d’un riff, d’un texte, d’une rythmique ? Stéphane enregistre tout le temps plein de trucs sur son ordinateur que ça soit des idées de riffs, de rythme, de voix ou de textures sonores, ensuite il en fait un morceau. Ça part la plus part du temps de là. Il nous arrive aussi de composer en répèts à partir d’improvisations.
Trois mots pour décrire votre musique ?
Live, féminité, brut.
De quoi parlent vos textes ?
D’une façon naïve nous écrivons des pensées, sur ce que nous vivons où ce nous observons autour de nous. Souvent avec un esprit de contradictions, nous nous questionnons beaucoup sur le fonctionnement de l’homme et de ses capacités, le confrontant à la nature, ou à son ignorance face à un univers qui le dépasse complètement.
De son Mama Killa est un peu un œil qui observe le monde, à la fois intriguée et passionnée elle se questionne sur notre évolution. C’est un peu un reportage animalier pour elle haha
Pourquoi avoir baptisé votre EP Take It ?
Cet Ep met en avant les premiers morceaux du groupe, très 90, plutôt instinctifs. Il se veut sans prétentions, marquant nos débuts. Prends-le comme il vient !
Comment l’avez-vous enregistré ?
Nous l’avons fait maison, cela s’entend d’ailleurs ! Les prises ont été faites en Charente chez une amie pendant quelques jours, où nous avons tenté des trucs, comme enregistrer la batterie dans diverses pièces , où mettre des micros partout pour comparer les reverbs, ou pitcher certaines parties etc. Le tout a été mixé par Florian notre ingé son et Yoann un ami de longue date.
Qu’est ce qui vous a motivé à sélectionner les titres qui sont sur l’EP ?
C’est les premiers morceaux que l’on a composés pour Mama Killa, ils représentent bien ce que l’on écoutait plus jeune avec Boris, des morceaux sombres et plutôt bruts dans lesquelles on s’est apprécié musicalement.
Comment êtes vous arrivés au sein du label La Tangente ? Qu’est ce qu’un label collaboratif ?
Nous avons intégré le Label la Tangente après que Antoine qui est à l’origine du projet nous l’ait proposé. C’est aussi simple que ça, il est venu nous voir à un concert et nous a parlé de s’entraider avec trois groupes qu’on aime bien : Smogs and Tacos, Matrass, The Oversleep.
Le but de ce collectif est vraiment de tous s’accompagner mutuellement et d’échanger le réseaux et les compétences de chacun. « Label collaboratif » veut dire que chaque projet est un acteur majeur du label. Il n’y a pas qu’un décisionnaire sur la direction que nous prenons.
Vous avez faire un “spectacle éphémère” à la Rock School Barbey avec des danseurs et dans le clip de Take It, on retrouve une danseuse… La danse on a plus tendance à l’imaginer dans la fosse que sur scène. Vous pensez que la danse contemporaine a toute sa place dans un concert rock ?
N’importe quelle danse a sa place, on adore l’idée de mixer différents arts sur nos lives, du moment que ça reste un concert de rock et que ça ne devienne pas une comédie musicale !
Vous faites des pastilles humoristique aussi sur Youtube.
Oui on en a fait que deux pour l’instant. On aime bien rigoler mine de rien est on voulait montrer cette part de nous aussi. On n’est pas toujours possédé en train de se tailler les veines où en train de se masturber sur le sens de la vie. C’est important de rigoler.
“10 astuces pour monter un groupe de rock ferroviaire” et “Mama Killa vs Auch”. C’est venu comme ce délire ?
Spontanément, un délire d’un moment filmé et monté dans la foulée ! La première avec Boris on s’est arrêté près d’une gare et pur faire une fausse vidéo de youtubeur. Un youtubeur un peu looser/p’tite frappe qui rencontre son acolyte une brute qui aime frapper sur des fûts.
La deuxième c’est en passant de la ville « Auch », ça faisait très rock Allemand à la Rammstein, avec Florian (ingé son) on a commencé à filmer un mec en short délivrant un message qui sauvera la planète…Auch Auch Auch Auch…
La Rock School Barbey vous accompagne, en quoi ça consiste ?
On est pas mal conseillé dans nos choix et éclairé sur la réalité du métier de musiciens, merci Nicolas Cabos ! Comme son nom l’indique c’est un accompagnement, donc si on se bouge pas, il ne se passera rien!
Sinon cela nous offre un peu de notoriété et de visibilité. On dispose aussi des locaux de répétions de la Rock School et de quelques résidences sur la scène principale. C’est plutôt cool.
Un scoop pour Rockfanch ?
Oui on prépare un deuxième live filmé en janvier ce mois-ci cependant cette fois n’y aura pas de danseurs mais autre chose…surprise ! Aussi on attend un enfant avec Boris, c’est notre premier album, on espère qu’il fera partie de cette génération qui veut changer les choses. Dans tous les cas un enfant qui naît maintenant devra forcement se battre pour changer notre mode de vie, c’est une histoire de survie.
Sinon on annoncera bientôt des dates en Espagne et en Angleterre, on s’est dit qu’il faudrait aller voir par là-bas. Putain trois scoops, quelle générosité ! En plus c’est pas du tout de la promo !!!