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Rockfanch

[INTERVIEW] T/O - Janvier 2019

Publié le 16 Janvier 2019 par rockfanch

Crédit photo : Laura Sifi

Crédit photo : Laura Sifi

C’est assez énigmatique comme nom T/O ? Ca vient d’où ce nom ?
Ce sont les acronymes de Toison d’Or, j’ai un petit faible pour les récits grecs interminables..

Comment est né ce projet ?
Ca fait très longtemps que j’enregistre des choses, depuis que j’ai quatorze ans environ. Ce “projet” c’est donc simplement moi, avec mes instruments et mes machines, devant mon ordinateur. Ca a commencé quand j’ai découvert comment m’enregistrer tout seul, mais je dirais que ça s’est un peu plus précisé quand j’ai sorti un premier disque il y a trois ans. 

Pourquoi ce nom d’Ominous Signs pour ton album ?
Au fur et à mesure que je les concevais, ces morceaux sont apparus comme des réflexions autour du fait de grandir, avancer et cohabiter avec des signes menaçants. Qu’ils soient à la fois humains, relationnels, politiques, technologiques, on peut choisir d’y faire face ou d’en faire abstraction. La capacité de l’Homme à pouvoir faire disparaître de manière artificielle des réalités parfois très lourdes, voire asphyxiantes, m’a fasciné. Et j’étais à ce moment là mon propre sujet de recherche.

On sent beaucoup d’influences dans ta musique, comment pourrais-tu la définir ?
J’aimerais qu’on puisse la définir comme espiègle.

Que racontes-tu dans tes textes ?
Un mélange de questions non élucidées - et peut-être non élucidables -, d’amour et d’optimisme absurde.

Tu parles de “coup de pied dans le conformisme terrifiant de la retromania actuelle”, la musique actuelle est trop conservatrice pour toi ?
Ce n’est pas moi qui ai écrit ces lignes, ce serait un peu prétentieux.. mais l’image est drôle. Je ne sais pas si la musique actuelle est conservatrice, mais je trouve que dans beaucoup de cas elle ne cherche pas assez à repousser ses propres limites. Beaucoup d’artistes se suffisent à suivre leurs instincts premiers et évidents - et je pense qu’ils sont nécessaires pour démarrer la création -, mais le résultat est que très souvent, peu de risques sont pris. Beaucoup de choses sont très confortables, c’est assez ennuyant. Je ne sais pas si ma musique répond à ce que je défend là, je n’ai ni le recul, ni la présomption de l’affirmer, mais c’est en tout cas ma vision en tant qu’auditeur.

 

Encore une question sur les textes… Comment viennent-ils ? D’abord en français ou directement en anglais ?
Mes textes viennent directement en anglais et sont très souvent liés aux sonorités de la langue, avec laquelle je joue et improvise comme un instrument.

Tu peux nous parler des musiciens qui ont participé à l’enregistrement de ton album ? Pourquoi les avoir choisi ?
J’ai fait participer trois musiciens à cet album. Il y a d’abord Gabin Henry qui a enregistré les parties de batterie que j’avais écrites de mon côté, c’est lui qui joue avec moi sur scène donc ça s’est fait assez naturellement, j’adore son jeu et son son, ça a beaucoup participé à la couleur de l’album. Ensuite il y a Raphaël Desmarets, un copain guitariste de Bruxelles, que j’ai fais venir chez moi pour improviser et enregistrer ce solo ovni qu’on peut entendre sur “Gozilla”. Enfin, j’ai fais intervenir Diego Manuschevich, un saxophoniste chilien basé à Strasbourg que j’ai fais à la fois improviser très librement, et jouer des parties très écrites. J’ai pioché ensuite dans tout ça.

Comment on passe de l’album studio à la scène ? Tu penses en enregistrant ton album à la scène ou pas du tout ?
Non, je ne pensais pas vraiment à ça quand j’ai enregistré cet album, parce que c’était pour moi plus important de réaliser cet objet sans concessions, plutôt que de me limiter à ce qui était possible de faire sur scène. Ca devient forcément un challenge quand on se retrouve à 4 pour jouer tout ça, mais je suis content de ce qui se passe, l’intention et les subtilités sont de plus en plus justes.

 

Pour le clip de Sshhee tu as fait appel à une troupe de danseurs. C’est important pour toi d’illustrer ta musique par la danse ?
C’est ma copine, Laura Sifi, qui a réalisé ce clip et a eu l’idée de faire appel à cette troupe. Je sais pas si la danse est particulièrement importante pour ma musique mais ma mère et ma soeur sont danseuses donc ce n’est pas anodin comme médium. Je pense que ça résonne assez facilement en moi.

Tu pourrais inclure d’autres formes d’arts dans ta musique que la danse ? 
La transversalité n’est pas une nécessité pour moi, mais parfois elle apparaît comme évidente et devient simplement juste. C’est ce qui s’est passé avec cette troupe de danse alsacienne. Il y avait ce pari de croiser deux mondes assez éloignés, et quand on est allé les voir répéter pour la première fois, j’ai été super touché de les voir danser sur ma musique. C’était comme une énergie nouvelle qui venait de se créer. Ils donnaient une autre dimension, humaine et palpable, à ce morceau.

Comme le cinéma ou la peinture ?
Ce n’est pas prévu, mais je suis ouvert à tout.

Comment es-tu arrivé sur le label October Tone ?
J’étais perdu à Strasbourg et ils ont accepté de m’offrir un toit. Ce sont des gens très aimables.

Avec qui tu souhaiterais faire un duo ?
J’aimerais faire un album avec MF DOOM. Si tu nous lis...

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