Comment est né The Koppers ?
* Guillaume (batterie-choeurs) : The Koppers est né à la suite d'une soirée d'anniversaire en janvier dernier que l'on va qualifier de ... Haute en couleur ! Avec Jérémy, on avait un groupe juste avant, que l'on venait d'arrêter et on s'est dit qu'on allait monter un groupe tous les deux.
* Jérémy (chant-basse) : On avait quand même déjà commencé un peu à se mettre tous les deux puisque le groupe était en train de se terminer. C'est à la fin de ce groupe qu'on s'est dit qu'on allait faire un groupe que tous les deux... Et surtout un truc qui envoie !
* Guillaume : Nous n'avons pas pris la basse tout de suite. Pour les premières répétitions, c'était un duo guitare - batterie. Un soir, on a vu Gâtechien au Ravelin et on s'est dit "Pourquoi pas la basse ?"
* Jérémy : On y avait déjà réfléchit avant à l'idée d'un duo basse et batterie mais on était pas sûrs de nous. Ce concert au Ravelin, ça nous a poussé à prendre la basse pour avoir un gros son.
Basse et batterie, c'est aussi peut-être une envie de votre part de changer des standards des duos rock qui veulent que ce soit guitare et batterie ?
* Jérémy : Moi ça me fait sortir de ma zone de confort, c'est un peu ce que l'on marque dans la bio, sachant que je suis guitariste à la base.
Prendre des risques aussi, non ?
* Jérémy : Ouais. Mais en même temps avoir de la simplicité au niveau harmonique. Récemment, j'ai vu un reportage sur Nirvana qui expliquait comment Kurt Cobain ne faisait que des power chords avec des tonalités différentes et sa technique ferme beaucoup moins de portes qu'un accord "entier".
* Guillaume : Harmoniquement, la basse apporte une couleur particulière. C'est plus brut, plus simple et plus rentre dedans. Plus rock en fait.
En live, c'est beaucoup plus intéressant la basse que la guitare ?
* Guillaume : Tout le monde voit la basse comme un instrument rythmique. Quand tu vois un duo basse et batterie, tu te dis que ça va être expérimental. Du jazz par exemple. Ou alors tu te dis que ça va être extravagant, puissant.
* Jérémy : Ca rend la musique plus basique, plus animale et plus minimaliste. Ce qui t'obliges à te réinventer. A aucun moment, la basse te ferme des possibilités par rapport à ce que tu pourrais aussi faire avec une guitare.
* Guillaume : C'est une belle révélation la basse.
Pourquoi the Koppers ?
* Jérémy : C'est simple, on voulait partir sur l'or. On était parti sur "The Golden Sons"...
* Guillaume : Après on a réfléchit et on s'est demandé si on voulait vraiment une imagerie type dorée.
* Jérémy : En vrai, on trouvait que ça faisait bling-bling comme nom. Ensuite, on est parti sur le cuivre, Coppers en anglais. Et on a rajouté un K pour que ça accroche plus.
* Guillaume : En traînant sur Youtube récemment, j'ai tapé koppers et j'ai remarqué qu'il y avait pas mal de vidéos de pêche. Je me demande si ça ne veut pas dire hameçon aussi.
* Jérémy : Si tu tapes koppers sur un moteur de recherche anglais, tu te retrouves avec les seigneuriales britanniques... Si les Koppers viennent chez les koppers, ça va être le bordel !
Au niveau des influences, qu'est ce qui vous inspire ?
* Guillaume : Beaucoup de stoner. C'est pas forcément l'influence qu'on aurait choisi en premier... Moi, ça fait plusieurs mois que j'écoute du stoner à fond et ça m'influence dans mon jeu. Il y a des passages garage et pas mal d'autres choses dans The Koppers. On s'inspire de beaucoup de duos.
* Jérémy : Pas que des duos quand même... On écoute des choses différentes.
* Guillaume : On est éclectique tous les deux.
* Jérémy : Après, c'est difficile de faire la liste des groupes qui nous influencent réellement. The Koppers est un groupe nouveau, alors c'est dur de se définir. On ne sait pas forcément ce vers quoi on va évoluer musicalement dans les mois qui viennent.
* Guillaume : On sait qu'on a des artistes de prédilection comme Death from Above 1979...
* Jérémy : Royal Blood forcément, j'en ai beaucoup écouté à une époque.
* Guillaume : Il y a beaucoup de choses, du Nirvana aussi. Surtout du rock entre 1990 et 2000 avec un son qui poutre.
* Jérémy : L'objectif de cette formation c'est de faire quelque chose de différent avec un son brut. Mais on est pas fermé non plus. On pourrait mettre des sons électroniques par exemple, on expérimente. Tout est possible, mais ça doit sonner moderne.
Vous avez commencé à sortir un titre par mois avec My Obsession en juin dernier. Pourquoi ce choix d'en sortir un par mois, tous les premiers du mois ?
* Jérémy : Dans l'industrie musicale actuelle, les gens sont en surconsommation musicale permanente et ils oublient assez rapidement. Par exemple, les gens écoutent plus des playlists que des albums. Avec Guillaume, on s'est dit que pour garder l'attention du public et pour qu'on puisse garder un temps de réflexion, à un moment donné on allait enregistrer quatre titres. On ferme une page de la vie de The Koppers sur ses quatre chansons. Ensuite, ça nous laisse le temps de respirer et de se mettre à composer de nouveaux titres, tout en continuant à offrir régulièrement des nouveaux titres au public.
* Guillaume : Le but est aussi de tenir le public en haleine, de maintenir leur attention.
* Jérémy : On veut créer un lien, une communauté avec les gens.
Pourquoi avoir choisi My Obsession comme premier titre ?
* Jérémy : C'était assez logique de le sortir en premier.
* Guillaume : J'avais pensé à ce titre aussi pour débuter, avant de le dire à Jérémy. Quand je lui ai dit, on a été d'accord de suite. Il n'y a pas eu trop de réflexion. C'est aussi le premier qu'on a composé.
* Jérémy : Après pour être honnête, c'est sans doute celui dont on est le plus satisfait tous les deux. C'est l'un des plus efficaces aussi.
* Guillaume : On est fier de tous nos morceaux, bien entendu. Mais celui là c'est la première petite pépite qu'on a balancé à tout le monde. C'est le démarrage, le premier bébé qui sort.
En plus du titre par mois, vous vous démarquez aussi par un univers visuel assez fort en rouge et noir. Pourquoi ces choix de couleur ?
* Jérémy : En vrai, on a pas fait exprès. On a pris des photos chez moi, et sur mon balcon il y a un fond rouge. Et ça c'est fait comme ça.
* Guillaume : Nous étions encore sur l'idée du cuivre quand on a voulu faire les visuels. On s'est dit qu'on allait faire ça mais ce n'est pas une marque d'identité précise. On a pas envie de se limiter à une esthétique. Chaque mois, le titre aura sa propre pochette. On pourra tout aussi prendre des photos, des peintures ou des gravures.
Vous allez prendre un graphiste ?
* Jérémy : Peut-être un jour ! On ne s'interdit rien. Quand on est entré en studio chez Thomas Juvé, il nous a fait des propositions concernant notre son, notamment. Si des gens veulent se greffer et nous proposer des choses, on est carrément super ouvert. Avec Guillaume, on est super content de partager ça avec les gens. Pour revenir aux visuels des singles, vu qu'on va avoir une nouvelle pochette à chaque fois, on pourrait faire des échanges de bons procédés et mettre les artistes qui le souhaitent en avant.
Au niveau des compositions ça se déroule comment ? C'est d'abord un riff ou les paroles ?
* Guillaume : Avec Jérémy, ça va vite. On est que deux.
* Jérémy : Il y a forcément un côté rythmique qui vient de Guillaume et un côté harmonique qui vient de moi. On part souvent de l'harmonie.
* Guillaume : Des fois ça part d'un petit riff ou carrément d'un morceau déjà structuré par Jérémy. C'est libre, il n'y a aucune règle. On peut aussi créer des morceaux en partant d'une impro.
Pour les paroles c'est toi qui les écrit... Qu'est ce que tu nous racontes ?
* Jérémy : Des sentiments... Tout ce que l'on a enregistré en studio, ça parle que de sentiments. Je parle de ce que la vie m'a fait ressentir et d'ailleurs l'EP va s'appeler Sensor, le capteur. Parce que les quatre titres ne parlent principalement que de sentiments. La vie est faite de sentiments, la musique aussi. Sans les sentiments, on serait tous des robots. N'importe quelle chose que tu puisses faire dans ta vie, n'importe quelle épreuve que tu subis. Ce qui en ressort, c'est du sentiment.
Vos sets acoustiques sont différents des électriques aussi, plus électro.
* Jérémy : On ajoute une corde à notre arc. Vu qu'on est un groupe formé pour faire du bruit, des fois ça peut être compliqué de jouer dans tous les endroits. On s'est dit qu'un set acoustique, ça pouvait ouvrir des portes. Aussi, c'est cool de faire des reprises de ses propres morceaux.
* Guillaume : Jérémy passe à la guitare en version acoustique et moi je suis aux pads électroniques.
* Jérémy : Il y a des passages qui pourraient faire house / électro chill.
Pourquoi passer de la basse à la guitare en acoustique ?
* Jérémy : Parce que je suis pas un bassiste à la base.
* Guillaume : A la basse !
Quels sont les trois albums que vous emporteriez sur une île déserte ?
* Guillaume : Discovery de Daft Punk déjà.
* Jérémy : Moi le premier que j'emporte c'est Black Parade de My Chemical Romance. Pour moi c'est l'album de la décennie. Ensuite il y a A Flash Flood of Colour d'Enter Shikari et pour terminer je vais mettre un Radiohead, Ok Computer.
* Guillaume : Moi je prendrais un album de Toto aussi, Kingdom of Desire. Pour finir, un album de bossa nova Getz & Gilberto par Stan Getz et Joao Gilberto.
Est-ce que vous avez un scoop pour moi ?
* Guillaume : On se colle une baffe avant chaque début de concert. Mais ça il faut pas le dire.
* Jérémy : Juste avant que ça débute, on se cache et on se colle une baffe chacun. Histoire d'être agacé et de tout péter ensuite.
* Guillaume : C'est des baffes amicales. Et on aime le savon bio...