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Rockfanch

[INTERVIEW] EAU ROUGE

Publié le 29 Novembre 2020 par rockfanch in Interviews

© Mario Simic

© Mario Simic

Interview traduite de l'anglais par Antoine Chambe

Comment est né Eau Rouge ?
* Magnus (batterie) : Bo et Jonas venaient de groupes différents mais du même univers musical. Ils étaient tous les deux en quelque sorte parvenus à un tournant dans leur développement artistique. Les deux ont expérimenté séparément de nouveaux sons, différentes approches de la musique. Ils se sont ensuite contactés et se sont envoyer beaucoup de démos. Bo et Jonas ont trouvé que ce que chacun d'eux avait fait de lui-même fonctionnait avec ce que l'autre avait à offrir. L’alchimie était là. Bo m'a connu d'un groupe précédent et m'a demandé d'ajouter quelque chose à leur projet. Quand j’ai écouté leur musique, j’ai tout de suite eu un bon feeling. Je me suis assis et j'ai joué ce que je ressentais. Et cela à matché exactement comme entre Bo et Jonas.

Pourquoi ce nom d'Eau Rouge ?
* Bo (chant et guitare) : En raison de la tragédie que cela implique: d'une part, cela sonne bien et la couleur rouge correspond d'une manière ou d'une autre à notre musique, mais en même temps, il est associé au «sang». Cette tournure tragique nous a vraiment fascinés lors de la recherche d'un nom de groupe.

Vous êtes allemands, vous chantez en anglais et vous avez un nom en français. Vous êtes la synthèse parfaite de l'Union Européenne ?
* Jonas (basse) : Eh bien probablement plus que pour quelques mois avec Brexit ;) Mais sur une note plus sérieuse, nous sommes tous nés à l'aube des années 90. Nous avons donc grandi avec l'idée de l'Union Européenne qui prend vie, d'abord la chute du mur de Berlin, puis l'ouverture des frontières et la nouvelle monnaie. Nous avons toujours adopté la même approche avec la musique qui ne se limite pas aux frontières et aux genres et toujours ce « Free Spirit ».

Trois mots pour définir votre musique ?
* Jonas : Indiepop, Energique, Artisanale

Quelles sont vos influences ?
* Bo : Deftones, U2 et Tame Impala.

Votre second album sort au printemps 2021. Vous diriez que c'est une rupture ou une continuité de votre premier opus ?
* Jonas : Quand on regarde les deux albums, c'est définitivement un nouveau son et aussi une nouvelle approche, car nous avons enregistré toutes les demos des morceaux en jouant en live dans notre studio. Il y a cependant quelques éléments de l'univers du premier album  dedans et si vous regardez l'EP Closer que nous avons sorti l'année dernière, il faisait déjà allusion à un style un peu différent... donc c'est un peu les deux.

Que pouvez-vous nous dire de ce nouvel album ?
* Bo: Il semble que pour cet album il y avait une ligne directrice : « Home »  et la question « What is Home ? » Je pense qu'avec chaque chanson qui s'est développée et qui constitue maintenant l'album, nous avons fait un pas de plus pour répondre à cette question.
La maison est un sentiment plutôt qu'un lieu. "Trouver" chez soi dans la musique en général et dans les moments difficiles, prendre conscience que l'itinéraire est la destination, nous comprenons personnellement que ce groupe et la musique que nous faisons est NOTRE véritable « maison».

De quoi parlent vos textes ?
* Bo: La plupart des chansons traitent en quelque sorte de lieux, de personnes, de sentiments et de situations qui ajoutent à ce que le terme « HOME » signifie pour nous. Quelques chansons écrites sur la route ( à découvrir dans l’album : Hot Tub, White Lies, The Only One I Need ou encore I Know That You Know) traitent de cette recherche et du manque de la maison.

 

Comment êtes-vous arrivé sur le label Riptide Records ? Pourquoi avoir opté pour un label français et pas un label allemand?
* Jonas : Nous avons toujours été de grands fans de groupes indie pop français comme M83, Phoenix, Talisco entre-autres, et avec notre son très différent des autres groupes indépendants allemands, nous nous sommes parfois sentis comme un groupe français dans le mauvais pays. Donc, quand Riptide Records nous a approché, il était logique pour nous de répondre à cet appel !

Une découverte que vous aimeriez partager ?
* Jonas : J'ai récemment écouté beaucoup de musique de Belgique et des Pays-Bas, comme Klangstof, Eefje de Visser et Warhaus.

Le pire concert d'Eau Rouge ?
* Magnus : Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que c'était un spectacle que nous avons fait en Allemagne de l'Est. C'était un petit festival, organisé par un groupe de bénévoles. Il y a environ un an, ce groupe avait perdu un de ses membre dans un incident tragique, une fille a été kidnappée et tuée. Juste avant de monter sur scène, un membre de l’organisation a prononcé un discours pour cette fille. Nous étions en coulisses pour écouter l'histoire et quand nous nous sommes montés sur scène, nous et le public n'aurions pas pu être plus tristes. C'était tout simplement terrible.

Le meilleur ?
* Magnus : Un dont je me souviendrai toujours était notre deuxième concert. Curieusement, notre deuxième était était déjà à l'étranger en Suisse. C'était dans un sous-sol d’un bel et très ancien immeuble. Seules quelques personnes sont venues mais cela c’est s'avérer être un spectacle vraiment spécial. Nous avions peu d’expérience live ensemble et nous n’avions pas sorti beaucoup de morceaux. Mais au milieu du public, les gens sont devenus fous. Ils ont chanté les paroles, scandé nos noms et retourner le lieu. Le concert a dû être interrompu deux fois par l'organisateur pour demander à la foule de se détendre. Sur scène, j'ai ressenti cette atmosphère et cette intense énergie. C'était comme si nous menions complètement le public alors que c'était totalement l'inverse.

Un scoop pour Rockfanch ?
Dès que la situation sanitaire nous le permet nous viendrons en France défendre sur scène notre nouvel album.

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