Voici un groupe qui pourrait bien ne pas passer inaperçu dans les années à venir. Ils ont même commencé à se faire connaître avant la sortie de leur premier EP avec leur clip Cold Shoulders. Fraîchement arrivés sur la scène récente mais saturée du « djent » (vous savez, ces fameux groupes de metal ultra techniques qui recopie Meshuggah, parfois avec talent comme Periphery, TesseracT ou vildhjarta mais trop souvent sans une once d’intérêt), les Anglais de Hacktivist présentent toutefois une originalité qu’ils sont, à ma connaissance, les seuls à présenter à l’heure actuelle : point de hurlements comme à l’accoutumée, mais un chant rappé. Imaginez une fusion entre Meshuggah et Limp Bizkit de la bonne époque (c’est-à-dire leur premier album). J’en vois certains au fond de la salle qui semblent sceptiques ; c’est tout-à-fait compréhensible. Il me semble légitime d’être dubitatif à première vue, mais le résultat est vraiment concluant. Le flow des deux chanteurs J Hurley et Ben Marvin s’intègre parfaitement dans les riffs syncopés et puissants du guitariste Timfy James. La batterie n’est pas en reste non plus : on sent bien que le bougre s’acharne et se déchaîne sur son instrument.
L’EP commence avec New Age, qui se présente plus comme une introduction que comme une piste à part entière. Pendant ce court morceau introductif, le groupe nous assène d’emblée ce qui fait sa force et son originalité : premières secondes calmes, calme rapidement brisé par un riff de guitare typiquement djent auquel vient se greffer le chanté rappé. En un peu moins de deux minutes, Hacktivist pose les bases. On enchaine avec Unlike Us, titre dans lequel on constate l’importance de la basse accordé au style. Le mammouth qui sert de batteur continu ses ravages et le flow est rapide. Le morceau suivant, Blades, permet d’entendre une autre facette du groupe avec un chant clair non rappé par moment. Hactivist, piste éponyme, enfonce le clou. Le groupe semble accélérer le rythme et intègre du chant hurlé typiquement « -core » entre deux flow. L’EP se termine avec Cold Shoulders, qui avait été dévoilé avant la sortie de l’EP et qui avait permis au groupe de commencer à se faire connaître un peu. Flow rapide parfois hurlés et chant clair, passages calmes qui nous permettent d’apprécier les lignes de basse, riffs saccadés destructeurs, batteur probablement haltérophile étant donné la force de sa frappe : tout ce qui caractérise Hacktivist se retrouve dans ce morceau. Autant dire que l’EP se conclu sur une note largement positive.
Avec cet EP, le groupe s’illustre dans un genre musical pourtant inondé et dans lequel l’originalité est malheureusement bien trop souvent absente. Mélanger rap et metal est loin d’être une idée nouvelle, mais mélanger djent et rap apporte comme un vent de fraîcheur. On espère que les Anglais d’Hacktivist réussiront à transformer l’essai de ce premier EP réussi.