Jeudi 6 novembre - Manège
J'ouvre ma quatrième édition des IndisciplinéEs avec le concert qui m'excite souvent le plus : le concert hip-hop au Manège. On y prend toujours une grosse claque chaque année, comme Champagne Champagne en 2012 et Young Fathers en 2013.
Ce soir on ouvre avec Open Mike Eagle, rappeur trentenaire originaire de Chicago. Il fait au Manège, sa première date en France. Sur scène, Michael "Open Mike" Eagle est accompagné d'un DJ qui remue beaucoup... Et qui devrait avoir quelques problèmes de cervicales dans quelques années. Un rap plutôt posé pour ouvrir la soirée avec des beats hypnotiques pour une excellente prestation.
Ensuite clipping., trio signé sur le label mythique de Seattle, Sub Pop. Rien qu'avec cette information, vous êtes censé courir les voir en live ... Pourquoi ? Sub Pop est un des labels les plus mythiques des Etats-Unis : Nirvana, Band of Horses, Soundgarden, Flaming Lips ou Dinosaur Jr font partis de l'écurie de Seattle. Côté scène, clipping. ça envoie sévère. Un rap aux accents noise très bruitistes soutenu par un flow parfait. Le live devient très psychédélique par moment avec un instrumental ou l'on verra le MC de clipping. ... juste devant nous dans la salle en train de regarder ses deux potes s'éclater sur scène. Très belle soirée!
Vendredi 7 novembre - Cosmao-Dumanoir
Pour ouvrir le bal pour cette première soirée à Cosmao, on retrouve le quintet Feu! Chatterton. Déjà auréolés de plusieurs distinctions, les parisiens ont récemment remporté les prix du jury et du public au tremplin des Inrocks Lab sans oublier des prestations aux Bars en Trans, aux Inouis du Printemps de Bourges, le Prix Chorus et Rock en Seine. Inspiré autant dans le nom que dans l'écriture par Bashung, le groupe signe des textes que l'auteur de La Nuit Je Mens n'aurait pas renié. Le groupe enchaine une grosse quarantaine de minutes de set dont La Mort dans la Pinède et La Malinche. Feu! Chatterton sort sous les houras - mérités - de la foule.
Juste ensuite une leçon de rock avec The Struts, groupe originaire de Derby. Clairement, ces gars-là ont tout compris au rock. Les influences des Struts vont des Stones aux Kinks en passant par Queen ou Aerosmith. Steven Tyler et Freddie Mercury étant les références scéniques de Luke Spiller, chanteur (à paillette) et vrai showman du groupe. Luke Spiller n'hésite pas à donner de sa personne en passant un bon moment dans le public sur du gros son entre indie et glam rock. Après avoir enchainés les titres d'Everybody Wants, leur premier album entrecoupé d'une formidable reprise de Get It On de T Rex.
On enchaine ensuite avec Acid Arab, duo électro formé en 2011 par les deux parisiens parisiens Guido Minisky et Hervé Carvalho. Ce passage sera un très bon souvenir entre électro et musique orientale. Grosse trance dans le public entre les mélodies arabisantes et les beats obcesionnels du duo, même si c'est un peu la minimum syndical pour le tripotage de boutons et le décor... Après une petite pause, on retourne dans la salle pour le "Super Discount 3" d'Etienne de Crécy. Sur le chemin, on croise Luke Spiller des Struts qui erre avec sa valise à roulettes dans les allées du festival, cherchant apparemment la sortie. Etienne de Crécy de retour, avec cette fois-ci sa structure entière dans la salle. En 2010, il n'avait pas pu faire entrer son Cube dans la salle. Mais cette fois tout est en place avec la structure "Super Discount" géante et les trois djs s'affairent derrière les machines : Etienne de Crécy, Alex Gopher et Julien Delfaud. Troisième mouture d'un des albums mythiques de la French Touch, Super Discount 3 ne me convainct pas plus à Lorient que je ne l'avais pas été à Malestroit... Sur ce, bonne nuit !
Samedi 8 novembre - Cosmao-Dumanoir
La seconde journée à Cosmao-Dumanoir s'ouvre avec le groupe FUZETA (Interview ici). Originaire de Vannes, le quatuor joue ce soir son premier concert. Et quel live ! Une pop mélodique puissante mais délicate soutenue par une batterie très efficace et un chant en choral des trois frères Sims. Le titre Plage, un de mes préférés de cette rentrée, s'avère magique en live. Un groupe à suivre définitivement. Ils seront aux Transmusicales cet hiver... et bien plus loin par la suite, je vous le garanti !
Bantam Lyons, groupe originaire de Nantes que vous pouvez retrouver en interview ici. Avec un premier EP intitulé I Want to Be Peter Crouch, le groupe joue un post punk aux accents noises aux influences clairement mancuniennes. Un groupe qui aime Mogwai et la musique noise est forcément fait pour s'entendre avec moi. Un live très bon malgré quelques longueurs il faut l'avouer pour ces quatre là.
Quatuor formé à Bruxelles, les belges de BRNS jouent un rock accidenté avec un chanteur-batteur tentaculaire et incroyable. Patine, leur second album sorti en octobre dernier est mis à l'honneur mais le groupe joue aussi une bonne partie de Wounded, leur premier album, dont l'incroyable Mexico. Résultat : une prestation dantesque ! Merci à Pierre de Fuzeta de m'avoir conseillé de voir le groupe ;)
Le moment tant attendu arrive à 0h15. Les Klaxons montent sur scène, en costume blanc, pour une heure de prestation de feu. Le set s'ouvre sur New Reality, titre de Love Frequency leur troisième album sorti en 2014. Puis rapidement, le groupe dégaine les titres phares de son premier - excellent - album Myths of the Near Future avec un Atlantis to Interzone de feu dès le second morceau du set puis There is no Other Time. Myths of the Near Future prend finalement le gros du set avec As Above, So Below, Gravity's Rainbow, Golden Skans, Magick et pour terminer en beauté, It's Not Over Yet. Entre light show épileptique et mur du son, voilà ce que j'appelle un concert les amis!
Bref une édition qui surpasse les précédentes - où le niveau était déjà très haut - dans la découverte musicale et aussi les claques musicales ! Mention spéciale aux Klaxons et aux Struts qui ont joués à merveille leur rôle de tête d'affiche ainsi qu'à FUZETA !