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Rockfanch

Riddim Collision du 10 octobre au 10 novembre (Lyon)

Publié le 9 Octobre 2013 par rockfanch in Interviews

http://www.activedisorder.org/riddim-collision/2013/doc/riddim-collision-festival-15_affiche_web.jpg



Pouvez-vous nous présenter le label Jarring Effects à l'origine du festival ? Comment est née l'idée de ce festival ?

Jarring Effects, c'est à la genèse (début des années 90) des techniciens et musiciens lyonnais qui se retrouvaient pour répéter dans un local des pentes de la Croix-Rousse, avec une furieuse envie de faire avancer les choses, monter des projets culturels, alternatifs, militants. Ces groupes (High Tone, Meï Teï Shô, Cox6, et bien d'autres) ont formalisé leur activité au travers d'une association, créée en 1995 et devenue vraiment active à partir de 1998. Le label compte aujourd'hui plus de 110 références discographiques, et le premier Riddim Collision portait le nom JFX Party, avec notamment à l'affiche de cette première édition Ez3kiel, High Tone, Le Peuple de l’herbe, Mei Tei Sho, Cox 6...

 

Pourquoi ce nom de "Riddim Collision" ?

Le "Riddim" est une dérive du mot "rythm" en anglais, le "rythme". Ce sont les jamaïcains qui ont utilisé en premier ce terme. Il fait référence à une pratique très liée à la culture du reggae / ska des années 60 / 70 consistant à reprendre un morceau phare par différents chanteurs et deejays. Le label "Studio One Record" fera figure de pionnier dans cette pratique. Et "collision" pour la diversité des genres défendus par les personnes qui l'ont créé et le font vivre aujourd'hui. Une collision des genres, des styles, portée par une mixité d'individus.

 

 

On voit que le festival se déroule dans divers lieux. Vous pensez que le Riddim Collision ne doit pas s'enraciner dans un seul lieu ?

Ce n'est pas une volonté de faire ça en éclaté dans toute la ville. Nous avons eu des configurations qui nous parlent bien plus, la version extérieure en est l'exemple concret, comme nous l'avons fait il y a quelques années, sous chapiteaux ou en dur au Marché de Gros à Perrache. Le problème vient plutôt du faible nombre de lieux, ou de leur (in)disponibilité. Nous étions notamment en pourparlers avec la ville pour le faire à Gerland, près du stade, mais cela impliquait trop de problèmes logistiques liés aux matchs de foot. Le Marché de Gros a été rasé, et le peu de lieux sont encore accessibles aux associations, il y a une sorte de cloisonnement au niveau des espaces de diffusion.

 

 


 

 

 

Pouvez-vous nous présenter la programmation de cette quinzième édition du festival ?

Une programmation en deux temps, avec un "before" les 10, 24 et 31 octobre, où nous aurons respectivement une soirée Rock / Noise, une soirée documentaire, et la désormais incontournable soirée Barbars, qui se déroule simultanément dans 5 bars des pentes de la croix rousse. Le "In" du 7 au 10 novembre", avec une programmation très éclectique.


Comment se fait cette programmation, vous marchez aux coups de cœurs ?
Nous sommes nombreux dans le collectif, bénévoles et équipes salariées. On se déplace beaucoup dans les concerts, avec les artistes en tournée, etc. La programmation marche donc aux coups de coeur, aux découvertes faites par les uns et les autres, mais aussi aux bonnes surprises des sollicitations spontannées que l'on peut recevoir. On centralise tous les noms qui nous parlent, toute esthétique confondue, puis un comité de programmation s'occupe de la sélection.

 

Quels sont les groupes inratables pour vous de cette édition ?
Le quatuor anglais Portico Quartet, l'inénarable producteur anglais Tim Exile, la relève du hip-hop indus Moodie Black, le projet Cape Town Effects, l'un des plus gros projets porté par le collectif Jarring Effects, la reformation de Hint, les lyonnais de High Tone dans leur version side-project "Dub Invaders", et les excellents suisses de Ventura...

 

 

 

Dans le festival on retrouve du hip hop, du rock, dub mais aussi des musiques plus exigeante comme le noise, le glitch hop, etc... Ca vous parait essentiel le mélange des styles ?

C'est l'essence même du festival, et également du label. Nous n'écoutons pas que du rock, du hip-hop, du dub ou des musiques électroniques, mais un condensé de tout cela. Et chacun a bien entendu des affinités différentes avec ces styles, ce qui nous donne une certaine "expertise" dans ces domaines musicaux.

 

Comment avez-vous réussi à faire revenir Hint qui n'a pas fait de véritable tournée depuis plus de dix ans ?

On les connait et apprécie depuis bien longtemps, pour certains depuis le Pez Ner (salle villeurbannaise mythique des années 90 http://am.disjunkt.com/?p=22 ), également via la Phaze (où Arnaud est guitariste et qui ont sorti "Tension" et sont apparus dans plusieurs compilations Jarring). Plus récemment lors de la sortie chez Jarring Effects de l'album best-of de Hint "93-99", leur venue à l'occasion des 10 ans du festival et leur fameuse collaboration avec EZ3kiel qui leur vaudra une grosse tournée commune. Et puis le projet La Phaze s'arrête, ce qui rend Arnaud plus dispo. Du coup pour cette date anniversaire on leur a proposé et ils ont accepté, tout simplement.

 


 



 

Pourrait-on en savoir plus sur la Carte Blanche laissée aux Dub Invaders ?

On l'avait déjà fait pour le Riddim Collision #11 en 2009, où nous avions laissé carte blanche aux High Tone. On avait notamment accueilli Aba Shanti I, Disrupt, Dub Machinist & I Tist (qui reviennent donc cette année), Martin Campbell, Mungo’s Hi Fi... Dans le cadre de leur tournée Dub Invaders, il était donc tout naturel de convier les High Tone à monter un plateau dédié à cette scène. C 'est aussi l'occasion pour eux d'accueillir les collectifs qui les ont reçu durant cette tournée et qui montrent bien la forte présence de cette scène au niveau national et international.

 

Le festival fête cette année sa quinzième édition, quels sont vos meilleurs souvenirs des éditions précédentes ?
Une superbe édition (sous chapiteau) au Marché de Gros en 2008 pour les 10 ans du festival avec notamment la création EZ3kiel VS Hint, mais aussi une fin de festival le dimanche après-midi avec pétanque entre orga et festivaliers, un chill-out extérieur. Amon Tobin en 2006 sous chapiteau au niveau du site de Confluence ou Dope DOD au Club Transbo, qui étaient très attendus (l'une de leur toute première date française) et on carrément fait vider la grande salle du transbordeur, où jouait Saul Williams.

 

 


 

 

 

Vous rêvez secrètement d'un groupe à programmer pour une prochaine édition du Riddim Collision ?

De beaucoup, mais si on vous le dit ce n'est plus un secret. Isam d'Amon Tobin, Moderate, L.F.O, mais aussi Pink Floyd ou Pantera, mais on me dit dans l'oreillette que certains vont être difficiles à joindre.

 

Pour terminer vous avez un scoop pour Rockfanch ?

Pas vraiment un scoop mais plutôt une précision. On est plutôt nuls en général en habillage pour le festival, et bien cette année, nous accueillons 2 collectifs d'arts numériques et visuels, les lyonnais Theoriz Crew et les belges de Studio Public, qui vont habiller les 2 Transbo. Il y aura notamment des animations, Electrochoc (tu prends une décharge de 300W et tu te fais photographier au moment de la décharge, ce qui donne des rendus plutôt drôles) et Let's Light, une animation extérieure de mapping interactif.

 

Site officiel : http://www.activedisorder.org/riddim-collision/

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