Pourquoi ce nom de Twilight Motion ?
Julien (batterie / machines) : Avec Etienne (co-fondateur du groupe) on aimait bien le côté d'avoir un nom de groupe en deux mots. Le mot Twilight vient du face B du morceau High des Cure. On cherchait donc un mot qui pourrait s'associer. Etant fan de cinéma le mot motion est venu assez naturellement.
Etienne (claviers / machines) : Twilight nous plaisait et motion aussi et l'association des deux mots sonnait plutôt bien. « Le mouvement du crépuscule » littéralement la frontière entre le jour et la nuit, c'était plutôt bien pour représenter le groupe. On a commencé avec ce nom là, fait la communication et est sorti le premier film « Twilight » après quelques mois. On s'est réellement posé la question si on devait changer de nom de groupe pour le premier album. On a gardé ça car finalement on est clairement sur des registres artistiques complètement différents.
Comment s'est formé le groupe ?
Julien : Avec Etienne, nous avons fait parti d'un groupe de rock progressif « typé » années 70 pendant deux ans. Au début de l'année 2008, nous avons décidé de quitter ce groupe qui ne correspondait plus à ce qu'on souhaitait. Deux semaines plus tard l’idée de continuer une aventure musicale ensemble s'est faite naturellement, par le biais d'une grande amitié et l'envie de parcourir de nouveaux horizons musicaux qui correspondaient beaucoup plus à ce que nous avions en tête. Un concert d'Ez3kiel au Chato'Do (Blois) quelques jours plus tard, a confirmé cette volonté. Après pas mal d'essais de bassiste non concluant, nous avons trouvé Francis qui a intégré le groupe fin 2010 et avec qui nous avons effectué jusqu'à aujourd'hui deux albums et un nombre importants de concerts. Nous n'avons jamais regretté ce choix, aussi bien humainement que musicalement.
Etienne : Quand on a commencé, on est resté sur des traces de rock progressif, puis avec un duo batterie et clavier au début, on a tourné vers des choses plus jazz electro. Les sonorités ne nous plaisaient pas et on était clairement pas fait pour ça. On a complété nos instruments avec des machines, des pads batterie electro, des sampleurs pour faire une musique plus riche et finalement on s'est retrouvé plus facilement sur des choses plus actuelles faire des compos trip hop, dub ou big beat. Quand Francis nous a rejoint, on s'est orienté naturellement vers des sons plus métalliques, on voulait expérimenter çà pour le live au début puis s'est devenu un juste milieu entre nous trois. On est beaucoup plus proche maintenant de la scène drum'n' bass indépendante, mais çà nous arrive aussi de faire des choses plus tranquilles.
Quelles sont vos influences musicales ?
Julien : The Cure, Ez3kiel, Dub trio, Bauhaus, Massive Attack etc....
Etienne : J'écoute de tout de la musique classique en allant jusqu'à la musique inécoutable. Quelques groupes que j'adore : The Prodigy, Portishead, Noisia, Aphex Twin, du métal, de l'indus et beaucoup de musique de films.
Francis (basse / machines) : Rammstein, Muse, Massive Attack, la musique classique, etc ...
Pouvez-vous nous présenter votre second album The Blind Eye ?
Julien : Après avoir joué notre premier album Dark City en concert, l'envie de faire un deuxième album était très forte. Il fallait juste trouver une ligne directrice qui n'était pas évidente au début. C'était notamment lié au fait qu'il a fallu avoir recours à un tas de nouveaux matériels ainsi qu'une façon différente de composer et d’appréhender ce nouvel opus. L'idée principale était de partir de rythme de batterie Jungle avec un son beaucoup plus agressif et rentre-dedans. Nous ne voulions surtout pas refaire un second Dark City. Ce nouvel opus devait apporter quelque chose de différent. Les featurings sont venus sur la fin, et sont issus de rencontre que nous avons fait depuis 2011. La version live s'annonce relativement énergique et violente, beaucoup moins formatée que la version album.
Pour vous cet album, c'est une continuité ou une rupture de votre travail sur votre premier album Dark City ?
Julien : comme j’expliquai avant, il y a un peu des 2. Nous ne voulions absolument pas refaire un disque planant, mais des titres plus direct et plus violent. Pendant presque un an on a pas mal tourné en rond car on arrivait pas à retranscrire ce que ne voulions. Le matériel que nous possédions à ce moment était obsolète et ne correspondait plus du tout à ce que nous souhaitions. A force de tourner en rond, nous avons décidé de tout mettre sur papier, et de définir ce que nous voulions et ce nous ne voulions pas, afin de trouver la ligne directrice que nous arrivions pas à isoler. De ce constat, tout est allé beaucoup plus vite et a été plus évident..
Etienne : Bizarrement on est pas si loin du premier album, des morceaux comme 911 ou dark city, les trois interludes étaient des prémices au deuxième album. On a composé Virus, et the flying fly au début ce qui représente bien le nouvel album dans sa globalité : Nouveaux sons, quelques complexités au niveau des structures, et des prises de risques. L'album s'est enrichi de plus d'une quinzaine de titres avec une continuité et des choses en commun. Finalement on a gardé que 13 titres, pour que l'album soit vraiment homogène, les titres qu'on a pas gardé sont clairement pour nous dépassé ou sinon c'est qu'on ne prenait pas de plaisir à les jouer. Certains morceaux étaient même trop ambitieux. On les a mis de côté et peut être qu'ils seront réarrangés un jour pour le live.
Le groupe est purement rythmique entre batterie, basse et claviers / machines. C'est un choix assumé ?
Julien : Au début avec Etienne c'était seulement claviers et batterie, les machines sont venues un peu après. Un instrument mélodique tel que la guitare nous tentait pas trop, pour des raisons de place. Un bon chanteur est quelque chose de compliqué à trouver. Au bout d'un moment à force de trouver personnes, et grâce à des groupes Tourangeaux comme Ez3kiel et Fumuj, nous avons abandonné l'idée d'un chanteur régulier. A partir de ce moment nous avons décidé et assumé le fait de faire de la musique purement instrumentale avec des intervenants mélodiques (guitare, trombone etc...) et chanteur. Ainsi cette formation nous permet de ne pas avoir d'identité vocale définie et ainsi d'avoir le choix de travailler avec telle ou telle personne. C'est pas facile dans un milieu musical qui fait la part belle au chant et à la guitare, mais nous assumons nos choix.
Etienne : oui c'est un choix clairement assumé. Le fait d'avoir un chanteur nous impose les structures à cause du texte. Intro Couplet refrain Couplet refrain pont refrain Outro... On voulait pas faire ça par choix artistique, pas avec ce projet tout du moins. Le fait d'avoir un autre instrument aurait pu être foncièrement bien, mais se bloquer avec un seul type d'instrument nous plaisait moyennement. Une guitare par exemple, çà demande de la place pour des solos ou des parties mélodiques. Pourquoi avoir une guitare quand on veut des cuivres sur ce passage, des cordes sur celui ci. On a donc choisi de travailler en projets avec des artistes venant d'autres formations. Ca complète parfaitement notre formation hybride : électronique/ acoustique. Si un jour on trouve un soliste pour nous accompagner il devrait être capable de jouer du bouzouki, banjo, des percus du moyen orient, de trafiquer des sons de clavier, et pourquoi pas jouer du métal en ajoutant des effets de disto sur une flute. Bref on trouvera pas. Nous aimons innover et surtout sortir du formatage de la pop / chanson. On nous a même dit un jour qu'il fallait incorporer une chanteuse dans notre groupe pour attirer le client... C'est triste.
Francis : Ce qui est intéressant c'est que chaque instrument est à la fois accompagnateur et lead à tour de rôle. Pour ma part, la basse n'est pas que rythme, je soutiens enormémént ce que fait Etienne au clavier pour harmoniser et colorer les thèmes et mélodies. Dans Twilight Motion, on s'efforce de composer une musique certes puissante et rythmique mais aussi mélodique et harmonique, c'est pour cela que sur certains morceaux plusieurs écoutes sont parfois nécessaires pour entendre les subtilités
En live vous êtes accompagnés de supports vidéo créés par Carlos dos Santos. L'aspect visuel estessentiel pour vous en live ?
Au début il n'y avait que la musique, puis la rencontre avec Carlos nous a vraiment donné envie de travailler ensemble. Son univers visuel correspond à ce que nous voulons. Nous lui fournissons la matière première, après on le laisse aller à ces délires visuel. Les premiers concerts fait avec les vidéos de Carlos, nous ont vraiment convaincu de continuer sur cette démarche de création et complémentarité entre musique et visuel. Nous faisons attention de ne pas faire de remplissage visuel, mais juste de le renforcer sur certains morceaux bien précis.
Un scoop pour Rockfanch ?
Julien : nous enverrons un CD gratuit avant la sortie officiel en janvier, à la 1ère personne qui fera un commentaire de cette interview sur notre page facebook.
Site officiel : http://www.twilightmotion.fr/
Facebook : /twilightmotionofficiel