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Rockfanch

[INTERVIEW] PARPAING PAPIER

Publié le 23 Septembre 2019 par rockfanch

[INTERVIEW] PARPAING PAPIER

Comment est né Parpaing Papier ?
* Martin (chant) : C'est né de la rencontre d'un parpaing qui est tombé amoureux d'un papier ! Pour la faire moins imagée, c'est un groupe que j'avais envie de monter depuis longtemps mais entre les envies que l'on peut avoir et la réalité, il y a souvent une différence ! Depuis des années, j'ai envie de remonter un groupe en français et aussi avec moins de membres dans le groupe. Je suis un peu le spécialiste des groupes morts et nombreux. Tu vois dans Kiemsa on était sept, Dancefloor Disaster six membres... Là à quatre c'était vraiment bien. Un groupe rock, pêchu et en français. Revenir à des choses que j'aime et que j'écoute. Après bien entendu tout ce que j'ai pu faire depuis 2011 avec Dancefloor Disaster ou Andreas & Nicolas, ça m'a réellement éclaté. Je voulais revenir à quelque chose de plus personnel avec mes propres textes. 
On a débuté le projet en sous-marin avec Mamadou un des guitaristes de Dancefloor Disaster. Tout a commencé avec des petits morceaux que l'on réalisait pendant le week-end chez lui. A force, je savais qu'il ne serait pas dans le groupe, il m'a prévenu. L’élément déclencheur ça a été la rencontre avec Fabrice à une formation chant en 2018 à Nantes. Je cherchais des musiciens pour ce projet. En discutant il m'a dit qu'il faisait de la basse, ça m'a de suite intéressé parce que je cherchais guitare, basse et batterie mais si tous les musiciens pouvaient chanter ce serait l'idéal. Ensuite c'est Corentin qui a rejoint le groupe à la batterie. Je lui avais demandé s'il ne connaissait pas un batteur qui pouvait aussi chanter, il m'a dit "si, moi !" Donc du coup ça a été réglé. Pour la guitare, ça a été plus compliqué. On avait Mamadou notre guitariste fantôme et puis après c'était un petit jeune mais il était guitariste metal. Son jeu était très raide. On cherchait quelque chose de plus intuitif, une approche plus naturelle de la guitare. Enzo, il avait une formation metal c'était compliqué. Après il joue très bien dans son style, mais ça ne collait pas à ce que l'on voulait pour Parpaing Papier. Le rock 'n' roll ça nécessite de la souplesse et ce n'est pas forcément inné. Et en cherchant, Fabrice a eu l'éclair et Clotilde est arrivée cette année en janvier. Le groupe est né il y a huit mois maintenant. 

Vous allez fêter vos huit mois ?
* Martin : Oh non, on fête plus les mois tu sais. On est déjà un vieux couple ! On fêtera notre première année, mais pas les mois.

Martin, tu étais dans du festif avec Kiemsa, du metal avec Dancefloor Disaster... Parpaing Papier est plus rock. Tu avais besoin d'explorer de nouveaux horizons ?
* Martin : Ce n'est pas vraiment un nouvel horizon pour moi. J'écoute Green Day depuis que j'ai huit ans. Clairement, le punk rock ça a toujours été mon truc. C'est plus avec les autres que je faisais de la déformation. J'ai attendu presque vingt ans de groupes pour faire un truc plus personnel que le reste des groupes que j'ai eu. J'ai adoré ce que je faisais avant, mais là c'est mes racines musicales tu vois. Kiemsa on était sept. Tu as une idée, un autre a une idée meilleure que la tienne et le dernier a une idée encore meilleure que celle des deux autres. C'était super compliqué, composer un titre ça prenait la vie ! Là c'est plus simple et direct, on regarde tous le même sens et ça va plus vite. Ca fait du bien !

Comme tu le dis, c'est plus simple pour composer... Mais comment naît un titre de Parpaing Papier ?
* Martin : Ca naît avec des "lalalala" ou alors je chante des conneries. Soit ils relèvent, soit ils relèvent pas, soit ils me disent "Ouais". Des idées, on en a tous. En général, on s'engraine sur une idée. Si ça fait mouche auprès de tout le monde puis que dix minutes plus tard on est toujours sur le même truc, on creuse l'idée. Cet été, on a surtout composé au bord de l'eau avec une guitare sèche. C'était cool et assez naturel. Dans Parpaing Papier, on chante les titres comme si on était au coin du feu. Si on voit tous à peu près le même potentiel, on attaque le morceau. Là on a récemment travaillé un titre mais on est pas sûrs de nous, alors on le met de côté pendant un temps. Mais il n'est pas perdu. 

Du coup à composer au coin du feu avec une guitare, vous allez vous lancer dans la chanson de scout ?
* Corentin (batterie) : Attends quelques années, tu pourrais avoir des surprises.

Vous allez concurrencer Hugues Aufray !
* Martin : Moi je pensais qu'on concurrençait plutôt les Petits Chanteurs à la Croix de Bois ! Un truc classe.

C'est toi qui écrit les textes Martin ?
* Martin : De base, oui. Après Fabrice m'a pas mal aidé sur certains textes de l'EP, aussi. Parfois, je n'avais pas la solution finale du texte. L'idée de base c'est souvent un titre ou un thème et j'écris dessus. Maintenant, ça arrive de plus en plus que chacun jette un œil sur le texte en question. Vu qu'on chante tous, c'est important d'avoir le ressenti de tout le monde. J'ai souvent la connerie à la base, mais désormais les textes sont de plus en plus collectifs dans l'écriture. 

[INTERVIEW] PARPAING PAPIER

Quels sont les thèmes des conneries que tu chantes ?
* Martin : Je peux parler de ma grossesse, de mes amours, de mes emmerdes... C'est autant parler du monde qui nous entoure que tester des trucs. On adore tester des trucs. On teste des casques, des vestes, ... C'est un truc que j'aime beaucoup tester les choses. On est sur Terre pendant pas longtemps, alors ce serait dommage de ne pas tout tenter.

Au niveau des influences musicales, vous êtes dans quels groupes pour Parpaing Papier ?
* Clotilde (guitare) : On a Green Day, Weezer. On aime tous la pop, comme Katy Perry par exemple, on kiffe tous bien même si c'est léger. Il y a aussi un groupe français, Pogo Car Crash Control, que l'on aime tous. 
* Fabrice (basse) : Le crush du moment c'est sur Pup. En gros, ce qu'on aime c'est la voix et la guitare. Quand il y a de belles harmonies vocales et des grosses guitares, on est d'accord pour dire qu'on adore. Tout ce qui est power pop et le rock dans le sens large avec du Queen, Led Zeppelin...
* Martin : Je les ai converti aux Trois Accords. Un groupe québecois que je trouve imparable. Ils viennent de sortir leur cinquième album qui est le meilleur depuis très longtemps. Ils sont revenus dans la power pop dure et en français. Ils m'influencent énormément et surtout ils ont une décomplexion par rapport à la langue française qui est intéressante et que beaucoup de groupes français n'ont pas. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. En France, quand tu chantes tu dois faire le poète torturé à la Bertrand Cantat ou soit de l'humour à la Marcel & son Orchestre. Il n'y a pas vraiment d'entre deux. Tu peux ne pas chanter des textes ultra profonds, mais tu peux aussi ne pas chanter des textes qui te font te tordre de rire. Nous on ne se considère pas comme un groupe humoristique. Si après ça fait rire les gens tant mieux mais ce n'est pas forcément le but premier. 

Vous venez de sortir votre premier EP, Tester des Casques pourquoi l'avoir baptisé ainsi ?
* Martin : Tout est parti d'une photo que j'ai trouvé sur internet. Celle-ci s'appelle Testing Helmets et c'est un mec qui se jette contre un mur de planches avec un casque en cuir de football américain de l'époque. Il y a trois mecs qui le regardent et que ça a l'air de faire beaucoup rire. Tant mieux pour eux, mais pour lui moins ! Cette photo, je trouvais qu'elle avait une super énergie. L'idée de base était d'en faire la pochette de l'EP avec cette photo trouvée sur le net. Elle était libre de droit, on s'exposait au problème qu'un autre groupe la choisisse pour en faire son visuel. On a préféré rejouer la scène mais c'est la même photo. Entre ce qu'on a fait et l'originale, il y a un truc c'est indéniable. C'est grâce à cette photo que m'est venue le titre Tester des Casques la traduction de Testing Helmets. J'avais la mélodie dans la tête et ça a collé. On s'est dit que le titre s’appellerait Tester des Casques et que ce serait aussi le titre de l'EP !  Ca s'est fait assez naturellement, j'avais peu de titres à l'époque, je prenais au fur et à mesure. Il y avait Tester des Casques et Tempête je t'aime. Je savais que cette dernière ne représenterait pas tout ce qu'on fait au sein de Parpaing Papier mais que Tester des Casques était un peu l'acte fondateur du groupe. C'est pour ça que ce titre est important pour le groupe.
* Fabrice : C'est vrai ! C'est le premier titre de l'album, le premier clip... C'est l'acte fondateur aussi sur l'image qu'on veut donner au groupe. Toute l'envie aussi que l'on veut donner à Parpaing Papier au niveau visuel. Le côté fun, sérieux mais aussi qui envoit ! On est là pour tester des casques, péter des murs et construire des ponts. 

Et ça n'a pas été trop compliqué le tournage du clip de Tester des Casques avec l'équipe de Football Américain des Dockers de Nantes ?
* Martin : Ca n'a pas été compliqué du tout parce qu'on les connait. Enfin, on connait surtout leur coach de l'époque du tournage du clip, qui est un très bon ami. Je le connais depuis vingt ans Bat'. Il fait la sécurité au Ferrailleur. Direct, on s'est dit que ça pourrait être une vraie valeur ajoutée de les avoir. Je lui en avais parlé un jour du délire et de l'idée du clip. Que les footballeurs nous rentrent dedans avec leurs armures pendant que nous on est tous fins et on ne ressemble à rien. Très vite, il m'a dit que c'était super et qu'il voulait bien participer. Il avait déjà fait un clip avec son club de motards pour Andreas & Nicolas. A chaque fois que je fais un clip Bat' est quelque part. Ils ont été adorables d'être venus, ils étaient dix huit joueurs sur trente. En plus le lendemain ils jouaient une finale nationale pour monter en D2. Pendant tout le match ils perdaient et je m'en voulais... Je me disais que s'ils perdaient c'était horrible.
* Fabrice : Et là je suis arrivé et ils ont commencés à gagner ! Je ne sais pas s'il y a un rapport, mais ils ont renversés le match et ils ont gagnés. 
* Martin : C'était dingue ! Il faisait hyper chaud sur le tournage en plus, il y avait une chaleur à crever et avec leurs tenues ils avaient très chaud. Ils en pouvaient plus. Même si ce n'était pas lié, on s'en serait voulu s'ils avaient perdus mais ils ont gagnés alors tout va bien. C'était une double fête. 

Si vous aviez trois mots pour définir le style de Parpaing Papier ?
* Martin : On est quatre on peut en faire quatre ?

Allez exceptionnellement...
* Martin : Il est sympa, bon allez un mot chacun, ne vous trompez pas! Bon allez, je commence je vais dire éclair. Ca représente bien la musique.
* Fabrice : Je dis puissant.
* Clotilde : Moi, je dis léger !
* Corentin : Je dirais spontané pour ma part. 

Dernière question, est-ce que vous avez un scoop pour moi ?
* Martin : On ne l'a pas annoncé encore mais on part le 25 novembre en tournée à Hong Kong. Parpaing Papier jouera pendant quelques dates à Hong Kong, une date à Macao et on va faire une semaine de tournée en Corée du Sud. Depuis que je fais ce métier, j'ai toujours rêver de faire des concerts en Asie. C'est vrai que c'est un sacré scoop, c'est quelque chose d'incroyable pour nous tous de faire ça. Surtout aussi d'arriver à s'exporter aussi loin en chantant en français. L'expérience va être dingue. Je suis étonné que pour la première année du groupe on arrive déjà à faire ça. C'est dingue, ce n'était pas prévu même dans les plans les plus fous.
* Fabrice : On veut aussi faire un gros big up à Shumking Mansion. C'est un groupe de Hong Kong qui nous accueille là bas. Merci à eux de créer des liens à travers la planète pour faire vivre le rock !

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