Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Rockfanch

[INTERVIEW] MADAM

Publié le 23 Mai 2019 par rockfanch in Interviews

Crédit photo : Cédric Nöt

Crédit photo : Cédric Nöt

Comment s'est formé le groupe ?
* Gab (chant, guitare) : A la base, je cherchais des musiciennes. Avant de créer MADAM, on ne se connaissait pas du tout toutes les quatre. On s'est trouvées via le bouche à oreille, principalement sur Facebook.

Tu avais des critères de recrutement pour intégrer le groupe ? 
* Gab : Bien sûr ! Il fallait jouer rock et être une meuf. 

Vous aviez d'autres formations avant, chacune de votre côté ? 
* Gab : Oui, on avait toutes des projets musicaux qui étaient plus ou moins avancés, mais MADAM reste le projet le plus poussé de chacune d'entre nous.

Pourquoi un groupe composé uniquement de filles ?
* Gab : Le rock est un milieu très masculin. C'est aussi un kiff perso, j'ai toujours été dans des groupes qu'avec des mecs. Là j'avais envie d'être avec des meufs pour faire du rock et bousculer un peu les gens !

Pour repartir dans le mouvement Riot Grrrl ?
* Gab : On a pas voulu prendre en référence un mouvement, ou des groupes. On fait ce qu'on fait comme on le sent, c'est plus une envie ou un besoin qu'autre chose. 

Pourquoi ce nom ?
* Gab : Parce que ça le fait ! C'est cool, facile à retenir... 
* Chris (guitare, chœurs) : C'est un palindrome !

Trois mots pour définir MADAM ?
* Gab : Tu dirais quoi toi, Chris ?
* Chris : Énergique, électrique...  Un peu déjanté !
* Gab : Oui, il y a quelque chose d'un peu barré et de vraiment naturel. 
* Chris : Spontané.
* Gab : On essaie pas de se dire qu'il faut qu'on soit meilleures qu'un groupe de mec ou qu'on fasse du rock comme eux. Mais on ne se dit pas non plus qu'il faut qu'on fasse du rock comme des filles. Pour conclure, MADAM c'est du plaisir, de la spontanéité et un petit grain de débilité aussi. 

J'ai lu dans votre biographie que le live était très important pour vous
* Gab : C'est pour ça qu'on aime faire de la musique. Offrir quelque chose au public mais aussi de recevoir de sa part. Quand on enregistre en studio, on donne aussi beaucoup mais le retour est immatériel. Alors que sur un concert, l'échange entre les gens et le groupe existe réellement. Je trouve ça génial le rapport que l'on peut avoir le public en concert. Ca n'existe qu'en live ! 

Le live est aussi la base de vos deux clips Your Song et The Ride
* Gab : En fait, la formule "live" des clips s'est imposée naturellement. Pour The Ride, on avait envie de casser la Rover, c'était la base. Vu que c'était aussi notre premier clip et que ça faisait deux mois que le groupe était lancé, il était important que l'on puisse nous voir jouer. Concernant Your Song, on avait envie de créer un lien entre MADAM et le public.
 C'était super cool de faire ce clip, à la Sainte-Dynamo.

Vous avez déjà le troisième clip en tête ?
* Gab : C'est en réflexion, mais il y aura un troisième clip... On ne sait pas trop quand, ni comment mais il existera !

Crédit photo : David Torres

Crédit photo : David Torres

Comment ça se passe les compositions au sein de MADAM ?
* Gab : C'est souvent une idée, voir un bout d'idée qu'une d'entre nous amène puis on le nourrit à plusieurs  durant trois ou quatre répétitions. Chaque titre est travaillé à quatre.

Les paroles parlent de quoi ?
* Gab : Humm... Je suis quelqu'un de tendue ! Les paroles que j'écris parlent beaucoup d'émotions fortes et pas très agréable. La colère, le dédain, la déception. Après, les paroles peuvent aussi parler d'émotions fortes positives comme l'excitation ou l'envie d'avancer. Même quand ce n'est pas à la première personne, et que ça parle d'autres gens, les paroles parlent d'émotions.

Ce qui va parfaitement avec votre musique. Emotions fortes et musique forte !
* Gab : Carrément ! 

Votre EP est sorti il y a an. Vous pensez à sortir un autre enregistrement prochainement ? EP ou LP ?
* Gab : LP, je ne pense pas. On commence à réfléchir pour un EP, mais ce ne sera pas pour tout de suite. 

La salle de la Gespe à Tarbes vous accompagne. En quoi ça consiste ?
* Gab : On est entré à la Gespe avant même que le groupe ne soit officialisé. Nous étions en accompagnement scénique et pendant un an, un weekend sur deux on a travaillé avec eux. Là on y est un peu moins puisqu'on tourne pas mal.
C'est Denis qui nous accompagne et nous apporte un point de vue extérieur, objectif et enrichissant. Il nous donne des pistes pour avancer. On essaie ce qu'il nous dit. Ensuite, on débriefe pour savoir si on continue dans cette voie ou pas. Essayer des choses qui viennent de l'extérieur ça ouvre des portes que l'on aurait pas osé ou penser tenter. Parfois, ça ne marche pas de suite, mais la réflexion peut nous servir pour plus tard.
Ca nous a aussi procuré un gros avantage au niveau scénique. La Gespe de Tarbes étant une SMAC, on était dans de bonnes conditions pour attaquer notre premier concert au Rio Grande sur une grande scène. C'était plus facile à aborder parce que nous étions prêtes.

La première date de MADAM était au Rio Grande (Montauban) avec No One is Innocent. Ce n'était pas trop intimidant sachant que vous n'êtes pas passées par le classique chemin des bars / cafés-concerts puis la grosse scène ?
* Gab : On fait le circuit des bars ! Mais en effet, la première date c'était une grosse scène. Pendant très longtemps, j'ai fait des photos au Rio Grande et on avait un bon contact de base avec eux. Après une résidence de "check", ils nous  ont calés sur cette date. C'était intimidant, mais pas longtemps. On s'est rendu compte que c'était des gens qui ne se prenaient pas la tête et qu'ils n'étaient pas là pour juger.
Au départ, on ne va pas se mentir, il y a la peur d'être confronté à un groupe de grande envergure. Ensuite, au moment de monter sur scène, on pense juste à notre set parce qu'il n'y a aucune peur d'être jugée.

Vous avez eu des retours de la part de No One is Innocent ?
* Gab : Oui, oui ! On est resté en contact avec eux et ils nous ont dit qu'ils voudraient faire quelque chose pour nous. Ils nous ont calés sur leur tournée avec Tagada Jones en novembre à Marseille et Montpellier. Ils se sont intéressés à nous, nous ont donné des conseils. Le dernier soir, Kemar est monté sur scène avant nous pour dire aux gens de se rapprocher... Ils sont vraiment abordables !

2018, a été canon pour vous. Il y a le tremplin Inrocks Labs, l'EP et les Transmusicales. Cette année sera aussi mouvementée ?
* Gab : On espère ! En plus en 2018, on est entré aussi chez les Tontons Tourneurs, ça aide. L'avantage c'est qu'il vient du Nord et il nous fait jouer ailleurs. On arrive à avoir des dates un peu partout et ça c'est cool. L'objectif de 2019 c'est de jouer toujours plus et sortir un nouvel EP.

Crédit photo : Manuel Tondon

Crédit photo : Manuel Tondon

Comment êtes-vous arrivées chez Les Tontons Tourneurs ?
* Gab : David nous a envoyé un message sur Facebook pour nous demander si on avait un tourneur. J'ai dit non. Et il a répondu "Bienvenue chez les Tontons Tourneurs". David nous a mis en confiance et du coup on est parti avec eux. C'est dur de trouver des dates alors autant confier ça à quelqu'un dont c'est le métier.

Ca permet de se décharger aussi, tout le temps où tu fais de la communication... Tu ne fais pas de musique.
* Gab : Absolument. Son travail n'est pas que trouver des dates en plus. Il doit aussi gérer les contrats, les signatures, les fiches de routes, etc. C'est toujours ça de moins pour nous et surtout ce n'est pas notre métier. C'est mieux que ce soit quelqu'un du milieu qui s'occupe de ça. C'est plus simple comme ça.

Pour finir, vous avez un scoop pour moi ?
* Gab : Le 15 juin on va jouer au Wheels & Waves à Biarritz. C'est un gros festival rock avec surf, moto et skate. Et on est trop contente de jouer là-bas ! Et aussi Anaïs, notre batteuse, accouche le 21 juin, jour de la Fête de la Musique ! 

Commenter cet article