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Rockfanch

[INTERVIEW] LOUISA de l'Ellipse Festival

Publié le 20 Septembre 2019 par rockfanch in Interviews, Festivals

[INTERVIEW] LOUISA de l'Ellipse Festival

Première question, Louisa. Tu pourrais nous présenter l'Ellipse festival en quelques mots ?
Louisa : L'Ellipse est un festival de musiques actuelles et d'actions sociales. L'événement s'étend sur une semaine du 30 septembre au 6 octobre dans la ville de Toulouse. Durant les premiers jours du festival, on a donné la possibilité à des groupes de la programmation (Le Flegmatic, Julii Sharp, David William et Michelle Blades) d'intervenir au sein de structures éducatives et d'aller à la rencontre du public. Enfin, le festival prendra ses quartiers au Metronum avec une quinzaine d'artistes programmés sur trois jours du 4 au 6 octobre.


Comment avez-vous sélectionnés les artistes qui vont participer aux actions éducatives ?
On regarde plusieurs critères. Tout d'abord le style proposé. Il faut que ce soit musicalement accessible pour des jeunes de six à douze ans. Il faut aussi qu'il y ait un échange possible entre l'artiste et les jeunes. Le message porté par l'artiste doit être compréhensible, il faut pouvoir accrocher l'auditoire. C'est ça que l'on regarde. 


Quels sont les artistes concernés par ce dispositif ?
Cette année il y aura Le Flegmatic, un artiste folk originaire d'Albi qui sera le 30 septembre à la MJC Empalot. Ensuite ce sera David William, présent le 1 octobre au Centre Culturel Alban-Minville. Puis Julii Sharp les 1 et 2 octobre aussi à Alban-Minville. Enfin, il y aura Michelle Blades en solo au Metronum le 3 octobre. Ce sera la seule artiste qui ne sera pas de la région Toulousaine à participer aux ateliers. 


Comment vont se dérouler les ateliers ?
On réunit plusieurs classes sous la forme d'un concert. L'artiste fait sa prestation scénique et c'est ensuite qu'il va partir à la rencontre des jeunes pour échanger avec eux. On organise aussi un temps d’interaction sur la musique où les jeunes vont accompagner l'artiste, sur des chœurs ou des percussions corporelles par exemple. Avec l'association Topophone, on prépare la rencontre en amont. L'artiste est brieffé et les jeunes auront déjà entendu sa musique avant le concert.

C'est une manière aussi d'amener l'Ellipse dans d'autres quartiers de Toulouse ?
Exactement ! Le but est de permettre à des jeunes qui n'auraient pas eu accès au festival ou à la musique d'avoir un moment privilégié avec des artistes programmés sur l'Ellipse. Pour nous, il est aussi important que l'on ne s'adresse pas qu'à un seul public dans le centre-ville ou dans le quartier Borderouge. On tient à créer un maillage des actions éducatives et culturelles sur l'ensemble du secteur toulousain. 


Est-ce que tu pourrais nous présenter la programmation 2019 du festival ? Est-ce qu'il y a un fil rouge ?
Le fil rouge, c'est les musiques indépendantes. En terme d'esthétique, on est surtout dans un registre pop. Dans un sens large, qui n'est pas limité à un seul style. Notre grosse tête d'affiche c'est Thurston Moore, un des membres fondateurs de Sonic Youth qui est dans du rock et surtout de l'expérimentation sonore. On a aussi Michelle Blades qui est difficilement classable entre pop et rock. Elle a fait des albums folk pour débuter ! Rozi Plain qui est anglaise. Papooz, pop française à la Phoenix. Vox Low qui lorgne vers la cold wave... On a un éventail de beaucoup de choses. Comme Chassol qui fait un spectacle un peu total entre musique et projections vidéos. Il prépare son spectacle comme une musique de film. Cette année on a aussi sélectionné quatre artistes pour faire un tremplin : M.A.N, My Favorite Horses, Mostly Noise et Prattseul. L'idée de base c'est d'être sur de la découverte, même si on a quelques têtes de gondoles qui sont des coups de cœur. Le but c'est de faire se rencontrer l'artiste et le public. 

Cette année, il y a une grosse nouveauté pour vous puisque vous déménagez au Metronum. Pourquoi avoir investi cette salle en particulier ?
On avait déjà travaillé avec le Metronum pour la première édition du festival en 2017. C'est la journée du dimanche que l'on avait organisé là bas. Chaque soir on investissait un lieu différent, l'Ellipse était en itinérance à travers la ville.
Pourquoi ce lieu ? Simplement parce qu'on a un lien privilégié avec leur équipe, on travaille bien avec eux et ils nous soutiennent dans nos projets qu'ils soient musicaux ou éducatifs. La configuration du lieu joue aussi sur notre choix. Il y a peu d'endroits à Toulouse avec autant de possibilités. Tu as deux salles de concerts avec une Grande Salle et une Music Box où les concerts peuvent être plus intimistes. Il y a aussi le Patio que l'on va investir et qui est un réel lieu de vie extérieur. Le Metronum nous donnait la possibilité de nous installer et de construire un festival à notre image.

Il y aura donc des concerts dans les deux salles du Metronum ?
Ce qu'il va se passer, c'est que l'on va pouvoir alterner selon les jours. Les spectateurs vont se déplacer entre la Grande Salle et la Music Box. Ce qui permet de se retrouver dans des ambiances plus intimistes pour certains concerts, plus proche des artistes. Tout ne sera pas dans la Grande Salle !


Cette année il y a le déménagement au Metronum et la venue de Thurston Moore... C'est une édition charnière pour l'Ellipse festival ?
Oui, complètement ! C'est la première édition où nous sommes sur un seul lieu. Désormais, on peut vraiment s'affirmer en tant que festival. C'est une édition réellement charnière, puisqu'on a pour projet de l'agrandir. On réfléchit peut-être sur du plein air. On a beaucoup d'idées pour continuer à faire évoluer le festival. Cette édition est importante pour nous et on est très heureux de ce que l'on a accomplit jusqu'à présent. Surtout, on espère que cette troisième édition sera une belle fête.


Il y a quand même un mythe qui vient cette année...
On est fier de l'avoir c'est sûr ! On a beaucoup bataillé pour avoir Thurston Moore sur l'affiche cette année. Ca fait depuis cinq ans qu'il n'était pas venu à Toulouse. Et encore c'était pour un projet qui n'était pas le Thurston Moore Group, programmé sur l'Ellipse, mais un concert rassemblant poètes et guitaristes baptisé "Guitar Poetry". 

Si tu avais trois mots pour définir l'Ellipse festival ?
Il y a social dedans. Parce que c'est un peu la raison d'être du festival. C'est aussi notre moteur tout au long de l'année dans l'association Topophone. Découverte aussi et ... Aventureux ? Ces trois mots là résument bien l'esprit du Ellipse Festival je trouve. On essaie d'être hors des sentiers battus mais ce n'est pas toujours évident. Il y a des festivals plus aventureux que nous concernant la découverte. Je pense notamment à un super festival baptisé Baignade Interdite. Là on peut réellement parler d'aventures, toute leur programmation est très pointue. 


Trois raisons pour faire venir les gens à l'Ellipse ?
Dommage que Thurston Moore n'ait pas trois noms. Je t'aurai répondu "Thurston. Michael. Moore" pour les trois raisons ! Le partage d'abord, le but c'est que les  gens se rencontrent. Le samedi après-midi on va proposer des ateliers d'initiation à la musique. La fête aussi et Thurston Moore bien sûr !


Il y aura un village associatif dans le Patio durant les trois journées du festival au Metronum. Comment vous avez sélectionné les associations qui vont participer au village ?
Ce sont surtout des associations qui œuvrent dans le champ social ou éducatif... Mais aussi des associations qui vont vivre le quartier Borderouge. C'est aussi le but de ce village associatif, être en lien avec le quartier. On veut faire venir des gens de Borderouge pour ne pas être déconnectés des alentours du lieu. Les associations ont été sélectionnée avec l'aide du Metronum.

Il y a aussi des animations originales sur le festival pendant les trois jours, comme le 1 2 3 Son Live. Peux-tu nous expliquer le concept ?
C'est un jeu grandeur nature sur le modèle d'Un deux trois soleils. Sauf que là il y a de la musique, des dj's et une équipe d'arbitres. L'espace de jeu est délimité en zones au sol où les gens vont danser. Tout le monde débute dans la première zone et des thèmes sont imposés pour danser. Au fur et à mesure du jeu, les arbitres sélectionnent des gens qui ont plein d'énergie et qui méritent d'avancer de zones en zones. Le but du jeu est d'arriver dans la dernière zone qui est matérialisée au niveau de la scène et du DJ. C'est hyper marrant et accessible à tous comme jeu. On a vu des enfants, comme des parents le faire. On travaille avec  1 2 3 Son Live depuis quasiment les débuts de l'association parce qu'on les connait bien. Surtout, ça colle bien aux valeurs que l'on défend. Le côté éducation, participatif et découverte. Parce qu'il y a un choix artistique qui est fait, des thèmes à danser, c'est très interactif. 

Une autre nouveauté aussi, c'est le tremplin La Fabrique de l'Ellipse qui aura lieu le dimanche après-midi. Pourquoi faire un tremplin ?
On avait peur de l’appellation tremplin. Pour beaucoup de groupes, le mot tremplin ça désigne l'Emerganza c'est à l'applaudimètre. Il y a des a priori en fait. On ne voulait pas être dans cette logique là, on souhaitait être dans une logique de découvertes d'artistes de la région. On mène cette Fabrique de l'Ellipse avec un certain nombre de partenaires comme la SACEM, Icade, Radio Neo, Opus, le Studio de l'Alimentation ou le Club à Rodez. Le gagnant remportera une date sur l'Ellipse 2020, une date à Rodez au Club, l'enregistrement d'un EP au Studio de l'Alimentation ainsi qu'un accompagnement médiatique pour couvrir son EP avec Opus et Radio Neo. On avait envie de proposer à un groupe qui démarre, ou qui a envie d'un peu plus, de s'affirmer. Pour les groupes, c'est souvent difficile financièrement pour faire de la promo, se faire enregistrer ou se faire connaître. On voulait apporter modestement notre pierre.

Le jury sera composé des membres des partenaires du tremplin ?
Dans le jury il y aura un membre de l'Ellipse festival, un membre d'Icade, et  aussi on a Stephan Bertholio (musicien dans Dionysos et Tango Juliett), Fred du Club à Rodez, Estelle de Radio Neo et Rémy d'Opus. 


Il y avait une condition originale pour participer au tremplin, il fallait chanter un titre en français...
La SACEM fait aussi partie des partenaires pour les tremplins. On s'est accordé sur l'idée de mettre en valeur le chant en français. On sait que tous les groupes ne chantent pas en français parce que ce n'est pas en accord avec leur esthétique mais on trouvait ça intéressant de proposer cet exercice de style.

Quand on regarde l'affiche, une majorité de groupes chantent en anglais
C'est vrai ! On essaie de faire attention à ça désormais. Ce sont surtout les locaux qui chantent en français, comme le Flegmatic. Ca permettait de mettre le français en valeur aussi ce tremplin. 


Dernière question, est-ce que tu as un scoop pour moi ?
Le scoop c'est que ce dimanche à la Dynamo c'est le coup d'envoi du festival en partenariat avec Opus dans le cadre de leurs Parenthèses Acoustiques. Il va y avoir pleins de choses à gagner. Mais qu'il y aura aussi une tombola avec un lot très chouette offert par un de nos partenaires... Pour savoir ce que c'est, il faudra venir participer au jeu !

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